Loi Duplomb : le groupe Ecologiste à l'Assemblée annonce son intention de déposer une proposition de loi d’abrogation totale

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Saisis par la gauche, les Sages ont censuré jeudi le très controversé article 2 de la loi, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de l'acétamipride, un pesticide, au nom de la Charte de l'environnement.

Ce qu'il faut savoir

Les partisans et les opposants à la loi Duplomb avaient les yeux rivés sur la rue de Montpensier, jeudi 7 août, en fin de journée. C'est là, dans ses locaux parisiens, que le Conseil constitutionnel a rendu une décision très attendue sur la loi Duplomb, adoptée début juillet au Parlement. Les Sages ont notamment censuré le très controversé article 2, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de l'acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, au nom de la Charte de l'environnement. Sitôt la décision connue, l'Elysée a annoncé qu'Emmanuel Macron "a pris bonne note de la décision du Conseil constitutionnel" et "promulguera la loi (…) dans les meilleurs délais". Sans attendre, le groupe Ecologiste à l'Assemblée nationale a annoncé son intention de déposer une proposition de loi d’abrogation totale de la loi Duplomb. 

>> Ce direct est terminé.

Plusieurs dispositions validées. Le Conseil constitutionnel a au contraire validé les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu'à la construction d'ouvrages de stockage d'eau à finalité agricole, avec néanmoins quelques réserves pour cette deuxième mesure.

Une opposition déterminée. Au Parlement, la gauche et les écologistes s'étaient opposés frontalement au texte, voté par une majorité de députés et de sénateurs. Ils avaient ensuite saisi le Conseil constitutionnel, mi-juillet, car ils estimaient que la loi était incompatible avec la préservation de l'environnement et le principe de précaution en matière de santé. Les débats ont aussi animé la société civile, avec une pétition d'opposants qui a rassemblé, à ce jour, plus de 2,1 millions de signatures. Un rassemblement a eu lieu dans l'après-midi devant le Conseil constitutionnel, à l'initiative du collectif opposé à cette loi.

La gauche contestait la méthode utilisée pour adopter le texte. Au-delà du fond, les élus socialistes, insoumis, écologistes et communistes dénonçaient la façon dont la loi avait été adoptée. Fin mai, une motion de rejet préalable avait été adoptée à l'Assemblée nationale, avant l'examen du texte, ce qui a eu pour conséquence d'empêcher tout débat et dépôt d'amendement par les députés. Avec cette décision, le Conseil constitutionnel considère que "la procédure d’adoption de la loi n'a pas méconnu la Constitution".

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  • le point sur l'actu
    Il y a 0 sec
    Ce live se met en pause pour la nuit. Voici les titres de ce jeudi 7 août :
    #DUPLOMB Le Conseil constitutionnel a censuré la disposition la plus contestée de la loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions d'un pesticide interdit. Le reste du texte sera promulgué "dans les meilleurs délais", a fait savoir Emmanuel Macron, alors que la FNSEA s'indigne de la décision "inacceptable et incompréhensible" des Sages.
    • Le Conseil constitutionnel a par ailleurs validé le nouveau mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille et approuvé, à quelques réserves près, la loi de refondation de Mayotte, qui durcit les règles d'immigration dans l'archipel. Il a en revanche censuré un texte cher à Bruno Retailleau visant à allonger la durée de rétention des étrangers jugés dangereux.
    #INCENDIES L'incendie d'une ampleur exceptionnelle qui a parcouru 16 000 hectares dans l'Aude depuis deux jours est désormais "fixé", a annoncé la préfecture. "La mobilisation reste de mise", a-t-elle précisé, alors que le feu sévit toujours et n'est pas encore maîtrisé, même s'il ne progresse plus. Des enquêteurs cherchent à présent à identifier l'origine de ce sinistre record.
    #CANICULE Une nouvelle vague de chaleur a débuté dans le sud du pays, où Météo-France a placé 11 départements en vigilance orange "canicule" à partir de vendredi midi. "Les fortes chaleurs auront tendance à s'accentuer et à s'étendre les jours suivants", prévient l'organisme de prévisions.
    #PROCHE_ORIENT Israël a "l'intention" de prendre le contrôle de la bande de Gaza, mais "pas de la gouverner", a déclaré le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. En décidant d'une occupation totale de l'enclave palestinienne, Israël prendrait le risque de "sacrifier" ses otages, a averti le Hamas, ravivant un peu plus l'inquiétude des familles des personnes enlevées.
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    Session de rattrapage si vous êtes passés à côté de certains de nos meilleurs articles du jour :
    #GAZA Raphaël Godet a recueilli divers témoignages pour vous raconter comment le gel des évacuations vers la France, ordonné après l'affaire Nour Attaalah, est perçu par les Gazaouis comme une "punition collective".
    #DUPLOMB Guillaume Farriol vous emmène dans le Lot-et-Garonne à la rencontre d'un producteur de noisettes favorable à la loi Duplomb, ainsi que d'une apicultrice qui s'inquiétait au contraire de l'effet des insecticides sur les abeilles.
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #DUPLOMB Une censure partielle, et après ? La loi Duplomb, expurgée des dispositions rejetées par le Conseil constitutionnel, va être prochainement promulguée par Emmanuel Macron. Un choix dénoncé par le groupe écologiste à l'Assemblée nationale, qui s'oppose à plusieurs autres mesures de la loi et qui va donc déposer une proposition de loi d'abrogation totale du texte.
  • Annie Genevard
    ministre de l'Agriculture Il y a 0 sec
    "Je reste engagée pour défendre toutes nos filières, notamment les plus menacées faute de solution phytosanitaire."
    #DUPLOMB Selon la ministre, la censure partielle de la loi Duplomb "fait courir un risque de disparition de certaines filières" agricoles, qui se trouvent "placées en situation d'impasse" faute de pouvoir recourir à l'acétamipride, insecticide très contesté de la famille des néonicotinoïdes. "Elles trouveront le Gouvernement à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution", assure-t-elle, sur X.
  • Jean Burkard
    directeur du plaidoyer du WWF France Il y a 0 sec
    "Nos institutions peuvent encore faire rempart contre les reculs environnementaux."
    #DUPLOMB Après la censure partielle de la loi Duplomb, l'association de protection de l'environnement se félicite que le Conseil constitutionnel ait fait "ce rappel salutaire" que "la Charte de l'environnement s'impose à nos lois".
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    Même tonalité chez Générations Futures, qui affirme que "le Conseil constitutionnel a aujourd’hui joué un rôle décisif dans la protection de la santé et de l’environnement" en rappelant que "le droit à un environnement sain, la protection de la santé et le principe de précaution sont des principes garantis constitutionnellement".
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #DUPLOMB Alors que la gauche applaudit la censure partielle de la loi Duplomb, une partie de la droite et de l'extrême droite remet en cause la légitimité du Conseil constitutionnel. Marine Le Pen et Laurent Wauquiez accusent ainsi les Sages d'agir "comme un législateur" et de "décider à la place des élus".
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #DUPLOMB Que reste-t-il de la loi Duplomb ? Si la mesure phare visant à réintroduire un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes a été censurée (au motif qu'elle contrevenait à la Charte sur l'environnement), le Conseil constitutionnel a déclaré conforme les autres dispositions clés sur les ouvrages de stockage de l'eau et les bâtiments d'élevage.
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    Destiné à faciliter les procédures pour obtenir des autorisations de construction d'ouvrages de stockage d'eau, l'article 5 prévoit une présomption d'"intérêt général majeur" pour ces sites. Le Conseil constitutionnel l'a validé, avec deux réserves pour éviter tout prélèvement dans certaines nappes et pour permettre la contestation de ces projets devant un juge.
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    L'article 3 facilitant l'agrandissement ou la création de bâtiments d'élevage intensif a été déclaré conforme par les Sages. Il permet notamment, lors de la procédure d'enquête publique avant le chantier, de remplacer la réunion publique par une permanence en mairie. Il sera aussi plus facile de monter un poulailler avec jusqu'à 85 000 poulets ou une porcherie allant jusqu'à 3 000 cochons.
  • Yann Thompson
    franceinfo Il y a 0 sec
    #DUPLOMB Dans les commentaires de ce live, vous êtes nombreux à réagir à la censure partielle de la loi Duplomb. Certains d'entre vous expriment leur soulagement, mais d'autres s'inquiètent d'un abandon des agriculteurs en difficulté.
    Makenson
    Il y a 0 sec
    C'est une sage décision d'interdire l'utilisation de ce pesticide. MAIS pourquoi ne pas interdire dans le même temps l'importation de produits provenant de pays qui l'utilisent ? Que va-t-il se passer ? Ceux là même qui ont signé la pétition achèteront ces produits sans hésiter car moins chers que les notres. Aucune cohérence !
    XD93
    Il y a 0 sec
    Assez de la productivité à tout prix et du mépris des sols.
    moon2992
    Il y a 0 sec
    Très contente que le pesticide soit retiré de cette loi car c'était un enjeu de santé publique mais quelle honte que M. Macron décide de promulguer le reste de la loi malgré la pétition et l'absence de débat parlementaire sur l'eau, les exploitations intensives. Où est la démocratie ?
    ted1
    Il y a 0 sec
    Les agriculteurs peuvent crever avec le Conseil Constitionnel!!!
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #DUPLOMB Devant la rue, dans les jardins ou dans les champs, les réactions sont très partagées, ce soir, après la décision du Conseil constitutionnel de censurer la réintroduction de l'acétamipride. France 2 a interrogé opposants et partisans du texte.
  • Stéphane Galais
    porte-parole de la Confédération paysanne Il y a 0 sec
    "On espère que la mobilisation ne s'éteindra pas."
    #DUPLOMB Le troisième syndicat agricole, opposé à la loi Duplomb, salue une "victoire d'étape" après la censure par le Conseil constitutionnel de la réintroduction de l'acétamipride. Il appelle à présent à "continuer de mettre la pression pour obtenir une réorientation des politiques agricoles".