: Récit Le Tour de France, trois Monuments, les Mondiaux... L'année 2025 millésimée de Tadej Pogacar
Vainqueur du Tour de Lombardie pour la cinquième fois de suite, samedi, le Slovène a clos en beauté un exercice 2025 hallucinant.
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Le monde du cyclisme est peuplé de traditions et de légendes. L'une d'entre elles voudrait que le porteur du maillot arc-en-ciel soit maudit. Amoureux de l'histoire de son sport, Tadej Pogacar a fait voler en éclats cette prétendue malédiction en 2025. Maillot irisé sur le dos, le Slovène sort d'un exercice on ne peut plus prolifique, avec 20 victoires, après son cinquième sacre, samedi 11 octobre, au Tour de Lombardie.
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Certes, c'est moins que ses 25 succès de 2024 en 58 jours de course. Car la saison passée, Tadej Pogacar avait ajouté (et gagné) le Giro à son programme, avec six victoires d'étapes à la clé, mais avait été absent des Flandriennes. Quel total aurait-il atteint s'il était reparti à la quête du maillot rose en mai ? Toujours est-il que le Cannibale slovène n'a pas manqué d'appétit pour sa septième saison chez les professionnels avec, entre autres, un quatrième Tour de France, trois des cinq Monuments, et un championnat du monde avalé. En 50 jours de course, le glouton de Komenda a levé les bras vingt fois.
Une moisson de mars à octobre
Colossal, ce bilan a de quoi effrayer la concurrence, à défaut de lasser un public qui se divise en deux catégories : ceux qui l'adorent, et ceux qui s'interrogent. "Mon équipe me paye pour gagner, pas pour laisser des victoires aux autres. Tu ne peux pas reculer quand une opportunité de gagner une étape se présente. Tu ne sais jamais quand sera ton dernier jour", rétorquait-il de son côté au soir de la 13e étape du Tour de France, après son quatrième succès d'étape sur cette édition.
En 2025, comme souvent mais encore plus qu'avant, le Slovène n'a pas attendu l'approche du Tour de France pour sortir de sa grotte. Sur le pont dès février, il a remporté l'UAE Tour, avec deux étapes en chemin, avant de s'offrir les Strade Bianche pour la troisième fois malgré une grosse chute.
Comme chaque année, Tadej Pogacar s'est ensuite cassé les dents sur Milan-San Remo et Matthieu van der Poel, après avoir tout fait pour faire exploser les sprinteurs dans ce Monument qui lui résiste encore et toujours. Mais impossible pour lui de semer son rival du printemps.
Amis, les deux chasseurs de Monuments se sont livrés un nouveau duel d'anthologie sur le Tour des Flandres, remporté par le Slovène. Fort de cette deuxième couronne flamande, Tadej Pogacar a alors surpris le monde du cyclisme en s'attaquant pour la première fois à Paris-Roubaix.
Quelques jours après avoir tordu quelques records de secteurs pavés sur Strava, le champion du monde a donc retrouvé Mathieu van der Poel dans l'Enfer du Nord. Mais, coupable d'une erreur dans un virage, Tadej Pogacar n'a pu faire mieux que deuxième, derrière le Néerlandais.
"Bien sûr on venait pour la victoire, mais à la fin Mathieu était juste plus fort. Ce n'est pas de chance, mais c'est Roubaix. Ça a été une des courses les plus difficiles de ma carrière. Avec plus d'expérience, j'espère vivre les choses différemment dans le futur", promettait alors le Slovène, visiblement heureux. Pas autant que ses directeurs sportifs qui, à défaut de victoire, pouvaient respirer : Tadej Pogacar ne s'était pas démonté la clavicule sur les pavés, et pouvait toujours viser le Tour de France.
Seul aux Mondiaux
Car c'était évidemment l'objectif majeur de la saison pour le joyau de la Slovénie : remporter une quatrième Grande Boucle, dans un match d'égal à égal avec Jonas Vingegaard et Remco Evenepoel, arrivés diminués sur l'édition 2024, et peut-être vexé pour le Belge d'avoir été battu sur son terrain en 2025 par Tadej Pogacar sur la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège, en avril.
En juin, les trois hommes étaient au départ du Critérium du Dauphiné pour une répétition générale. Résultat ? Aucune fausse note pour Tadej Pogacar, vainqueur du général avec trois étapes en poche, devant Jonas Vingegaard, Florian Lipowitz et Remco Evenepoel.
À l'heure de prendre le départ de la Grande Boucle à Lille, Tadej Pogacar était donc l'immense favori. Un statut qu'il a (trop ?) vite confirmé, pliant le Tour avant même la sortie des Pyrénées, avec quatre étapes empochées sur les treize premiers jours de course. La razzia du Slovène était envisageable, lui qui avait des comptes à régler avec le mont Ventoux et le col de la Loze, où il s'était incliné par le passé.
Mais Tadej Pogacar a finalement fait profil bas, avant de laisser éclater son spleen, au soir de la 18e étape, à Courchevel : "Des fois je me demande ce que je fais encore là, c'est si long. Je compte les kilomètres jusqu'à Paris. J'ai hâte que ce soit terminé, que je puisse rentrer à la maison et faire autre chose dans ma vie."
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Cette usure psychologique ne l'a pas empêché d'allumer un dernier feu d'artifice dans les rues de Montmartre, mais Wout van Aert a raflé le bouquet final. Après avoir évoqué une possible retraite après les JO de Los Angeles en 2028 (il aura alors 29 ans), le champion du monde s'est fait discret. Du repos, mérité, avant le dernier bloc d'une saison harassante vers des championnats du monde au Rwanda particulièrement ardus en point d'orgue.
Aux Mondiaux, Tadej Pogacar n'a fait aucun cadeau. Quatrième du contre-la-montre, il a écrasé la course en ligne, après une attaque à 105 km de l'arrivée, malgré la poursuite de Remco Evenepoel. Un titre mondial pour asseoir son hégémonie. Un maillot arc-en-ciel qui l'empêchera de revêtir la tunique de champion d'Europe, que le Slovène a conquise quelques jours plus tard, encore devant Remco Evenepoel, encore sur un long raid solitaire. Les Trois Vallées Varésines avalées, le Slovène avait fixé son ultime rendez-vous de l'année : le Tour de Lombardie.
Dans le nord de l'Italie, Tadej Pogacar pédale à domicile. Pas seulement parce qu'il est proche de son pays natal, mais bien parce qu'il restait sur quatre sacres consécutifs dans cette classique. Avec le cinquième glané samedi, il égale le recordman en la matière : la légende transalpine Fausto Coppi. Tadej Pogacar fait même mieux qu'Il Campionissimo, qui n'avait pas remporté ses cinq Tour de Lombardie d'affilée.
Tel est le destin actuel de Tadej Pogacar, tellement au-dessus du peloton actuel qu'il est obligé de chercher de nouveaux concurrents, même disparus, dans la grande histoire de la petite Reine. Un chemin de gloire qu'il continue de faire prospérer avec son talent insolent. Mais avec ces premières marques de lassitude, cette saison 2025 pourrait-elle être un tournant dans sa carrière ?
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