Mondiaux de cyclisme : les raids solitaires, devenus spécialité du double champion du monde Tadej Pogacar

Le Slovène a remporté son deuxième titre de champion du monde consécutif au terme d'un raid de 66 kilomètres sans compagnon d'échappée, dimanche à Kigali (Rwanda).

Article rédigé par Hortense Leblanc
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Tadej Pogacar tout sourire avec son maillot de champion du monde sur le podium à Kigali (Rwanda), le 28 septembre 2025. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)
Tadej Pogacar tout sourire avec son maillot de champion du monde sur le podium à Kigali (Rwanda), le 28 septembre 2025. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

"Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête, c’était peut-être une attaque stupide", déclarait Tadej Pogacar après sa victoire sur les Mondiaux à Zurich en 2024, alors qu’il avait attaqué à 101 kilomètres de l’arrivée. Mais cette attaque, peut-être “"stupide", lui avait valu de remporter le championnat du monde, alors le Slovène a récidivé avec succès dimanche 28 septembre, en attaquant à 105 kilomètres de l’arrivée dans le Mont Kigali (Rwanda). Accompagné par le Mexicain Isaac Del Toro pendant quelques kilomètres, il a terminé les 66 derniers en solitaire. Des raids qui sont devenus sa marque de fabrique.

Le premier d’entre eux sur une grande course remonte à la 20e étape de la Vuelta en 2019. Le Slovène n’avait alors que 20 ans, mais avait bouclé les 37 derniers kilomètres entre Arenas de San Pedro et Plataforma de Gedros en solitaire. Un premier coup d’éclat qui s’est depuis confirmé sur les courses d’un jour. Sur le Tour de Lombardie, dont il a remporté les quatre dernières éditions, le Slovène a parcouru seul les 48,4 derniers kilomètres en 2024

81 kilomètres en solo sur les Strade Bianche en 2024

Il brille également sur Liège-Bastogne-Liège, où il s’était isolé dans la Côte de la Redoute, à 34 kilomètres de l’arrivée, en 2024 et 2025. Mais sa plus grande démonstration a eu lieu sur les Strade Bianche, en 2024, où le Slovène a attaqué dans le secteur du Monte Sainte-Marie, placé à 81 kilomètres de l’arrivée, ce qui ne l’a pas effrayé.

Sur les Mondiaux, on pensait toutefois que le coup d’éclat de 2024 resterait sans égal. Sorti du peloton à 101 kilomètres de l’arrivée en Suisse, il avait été accompagné par son compatriote Jan Tratnik pour revenir sur l’échappée, avant de placer une nouvelle attaque et de finir seul les 51,7 derniers kilomètres. Mais Tadej Pogacar est surprenant, et a attaqué encore plus tôt, à 105 kilomètres de la ligne d’arrivée tracée à Kigali. Le Slovène a décidé de placer son attaque décisive dans le Mont Kigali, laissant son principal concurrent Remco Evenepoel sur place. 

Ce dernier a peut-être espéré, avec le Danois Mattias Skjelmose, que le scénario de la dernière Amstel Gold Race se reproduirait. Tadej Pogacar avait présumé de ses forces et avait attaqué à 40 kilomètres de l’arrivée, avant d’être repris par les deux hommes, pour une victoire de Skjelmose. Mais il n’en fut rien dimanche.

"Je pense que la course était dessinée pour ça, a expliqué le double champion du monde à l’arrivée. J’espérais qu’un petit groupe se forme avec Juan Ayuso et Isaac Del Toro, c’était le combo parfait parce qu’on vient de la même équipe. On espérait aller plus loin ensemble, mais Juan a eu des problèmes sur les pavés, et Isaac a eu des problèmes d’estomac, donc j’y suis allé solo et je suis content d’avoir réussi".

Tadej Pogacar reconnaît avoir douté dans les derniers tours du redoutable circuit de Kigali, "parce que les montées étaient de plus en plus difficiles au fil des tours, mais vous devez passer à travers ça et espérer pour le mieux". Facile à dire, moins à faire, mais rien ne semble impossible au "cannibale" slovène. Comme Eddy Merckx, il remporte le Tour de France et les Mondiaux la même année à deux reprises, mais le Belge, lui, n’avait pas réalisé cette prouesse sur deux années consécutives (en 1971 et 1974).

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