Cyclisme : trois victoires, des échappées insensées... Rentrée remarquée pour Tadej Pogacar

Le Slovène s'est baladé sur l'UAE Tour, dont il a remporté deux étapes et largement dominé le classement général.

Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Tadej Pogacar célèbre sa victoire au sommet de Jebel Jais lors de la 3e étape du Tour des Emirats arabes unis, le 19 février 2025. (GIUSEPPE CACACE / AFP)
Tadej Pogacar célèbre sa victoire au sommet de Jebel Jais lors de la 3e étape du Tour des Emirats arabes unis, le 19 février 2025. (GIUSEPPE CACACE / AFP)

Il a donné des airs de sortie d'entraînement à l'étape reine d'une épreuve World Tour. Tadej Pogacar a facilement remporté la 7e et dernière étape du Tour des Emirats arabes unis (UAE Tour), dimanche 23 février, au sommet de Jebel Hafeet. Son attaque placée à 7,8 kilomètres du sommet a eu le dernier mot. En solitaire, il a coupé la ligne d'arrivée avec 33 secondes d'avance sur Giulio Ciccone (Lidl-Trek), son dauphin sur le podium final, relégué à 1'14", le tout sans avoir à forcer son talent.

Pour sa grande rentrée, le prodige slovène s'est amusé sur la course du pays-sponsor de son équipe (UAE). Victorieux dès le troisième jour, faisant parler son punch dans une arrivée en côte, le triple vainqueur du Tour de France n'avait pas envie d'attendre gentiment la dernière étape pour animer la course. Pogacar a fait du Pogacar, donc rien comme tout le monde. Il a assuré le spectacle sur ces étapes de plat tracées en plein milieu du désert, habituellement soporifiques jusqu'à l'arrivée au sprint.

Attaque sur le plat à 150 km de l'arrivée

Vendredi, il est notamment parti à 148 kilomètres de l'arrivée, maillot de leader sur les épaules, pour rejoindre l'échappée et rester en tête de course pendant près de 110 km. En attaquant, il a même forcé des adversaires directs à sortir de leur torpeur, dont le tenant du titre Lennert van Eetvelt (Lotto). Si l'offensive n'est pas allée au bout, le peloton s'employant pour défendre les sprinteurs, Pogacar en a profité pour prendre trois secondes de bonification.

Déjà leader et largement favori face une adversité loin d'être menaçante, le champion du monde n'avait pas forcément besoin d'en faire trop. "Je ne sais pas comment on s'est retrouvé dans l'échappée, a reconnu son coéquipier et compatriote Domen Novak. On s'était arrêté avec Tadej pour une pause pipi, puis nous sommes revenus avec de la vitesse. Il m'a poussé, on y est allé et on est resté devant".

"C'était juste un moment marrant", a réagi de son côté Pogacar, malicieux. A la fin de sa conférence de presse, vendredi, le Slovène a fini par expliquer que son attaque était le fruit d'un pari avec son nouveau coéquipier Florian Vermeersch. Ce dernier lui avait dit que s'il gagnait l'étape il accepterait de se tatouer sur son avant-bras le surnom que Pogacar et les autres coureurs de l'équipe venaient de lui trouver : "Francek", en référence à la version slovène du dessin animé "Franklin la tortue".

La blague symbolise la facilité avec laquelle l'armada UAE entame cette saison 2025, elle qui a déjà décroché 12 victoires (cinq de plus que toute autre équipe World Tour). Outre les trois succès de Pogacar, il faut ajouter les trois de Jhonatan Narvaez, les deux chacun de Jan Christen et Antonio Morgado, celui d'Adam Yates et surtout le sacre au classement général du Français Pavel Sivakov sur le Tour d'Andalousie, quelques heures après Pogacar.

Le prochain rendez-vous pour le champion du monde slovène est en Italie pour les Strade Bianche, le 8 mars, qu'il a déjà remportées deux fois (2022 et 2024). Puis, il visera Milan-San Remo, le 22 mars, un des deux Monuments qui manquent à son palmarès (avec Paris-Roubaix). "Je ne disputerai plus de course à étapes d'ici au Dauphiné (du 8 au 15 juin). D'ici là, je serai en mode classiques. Je serai au départ de la plupart d'entre elles", a-t-il prévenu dimanche, laissant ainsi planer le doute sur une éventuelle participation à Paris-Roubaix (13 avril).

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