Donald Trump reçoit Benyamin Nétanyahou, espérant arracher un "accord" sur Gaza
Le président américain entend pousser pour faire adopter son plan de paix pour Gaza, mettant le Premier ministre israélien face à un dilemme : braquer sa majorité d'extrême droite ou froisser son seul grand allié international.
C'est la quatrième fois que Benyamin Nétanyahou rencontre Donald Trump à Washington en neuf mois, soit depuis l'investiture du président républicain. Le Premier ministre israélien est attendu lundi 29 septembre dans l'après-midi à la Maison Blanche, mais cette fois, l'enjeu de cette rencontre est majeur. L'avenir de Gaza et la survie politique de Benyamin Nétanyahou sont en effet sur la table.
Le président américain est persuadé que cette séquence lui offre une opportunité historique de "valider" son rôle de faiseur de paix. Il va donc tenter de faire accepter à Benyamin Nétanyahou son plan de paix en 21 points, déjà présenté aux pays arabes. Donald Trump l'a martelé tout le week-end, devant les journalistes et sur son réseau social : "Nous avons une réelle chance de réussir quelque chose de grand au Moyen-Orient".
Le président américain veut accomplir ce que personne n'a pu faire depuis deux ans : sceller une feuille de route crédible pour mettre fin à la guerre à Gaza avec le retrait de l'armée israélienne, le retour des otages et une autorité de transition avec, à terme, une Autorité palestinienne réformée. Donald Trump rêve un d'un succès qui ferait de Washington un interlocuteur incontournable dans la région.
La survie de Nétanyahou en jeu
Le Premier ministre israélien, lui, est pris entre deux feux : ne pas céder pour ne pas braquer les ultranationalistes de sa majorité et ne pas non plus tout refuser au risque de s'isoler et de s'aliéner l'allié américain. Sur le papier, le dilemme semble insoluble pour Benyamin Nétanyahou. S'il courbe l'échine et négocie à la marge le nouveau plan de paix arabo-américain pour Gaza, il prend le risque de perdre ses alliés d'extrême droite, et donc sa majorité. S'il choisit de faire front en s'opposant à Donald Trump et en décidant d'annexer une partie de la Cisjordanie, il sauve sa tête mais isole encore un peu plus Israël…
La Cisjordanie sera en effet au cœur des discussions. Donald Trump assure formellement refuser son annexion. Un veto qui offre, paradoxalement, une porte de sortie au Premier ministre israélien. Benyamin Nétanyahou pourra dire "ce n'est pas moi qui refuse, c'est lui". Mais il sera également question de l'implication, à terme, de l'Autorité palestinienne dans l'administration de Gaza. Ce dernier point va faire l'objet d'intenses discussions. Donald Trump semble bien décidé à obtenir l'aval de son allié israélien. Benyamin Nétanyahou, lui, ne peut pas accepter de concessions vis-à-vis de l'Autorité palestinienne sans se renier et perdre sa majorité.
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