Procès en appel des viols de Mazan : "Vous n'êtes pas victime, assumez vos actes", répond Gisèle Pelicot à l'accusé

Mathilde Goupil, Yann Thompson, Thibaud Le Meneec

France Télévisions

Publié le 08/10/2025 08:49 Mis à jour le 08/10/2025 22:38

Gisèle Pelicot, à la cour d'appel de Nîmes (Gard), le 7 octobre 2025. (FLORENCE DEMEUSY / HANS LUCAS / AFP)

Gisèle Pelicot et Husamettin Dogan, le seul des hommes condamnés pour viols en première instance à avoir maintenu son appel, s'expriment mercredi devant la cour d'assises de Nîmes (Gard).

Ce qu'il faut savoir

Ce direct est terminé.

"J'ai honte pour vous." Ce sont les mots de Gisèle Pelicot, mercredi 8 octobre, face aux dénégations du seul accusé à avoir fait appel dans le procès des viols de Mazan (Vaucluse). Au troisième jour de ce procès en appel, Husamettin Dogan s'est posé en victime de Dominique Pelicot. "Pour moi, je n'ai pas commis de viol", a -t-il insisté devant la cour d'assises d'appel du Gard, à Nîmes. "C'est lui le manipulateur, ce n'est pas moi. C'est lui qui m'a attiré là-bas", a-t-il poursuivi, confronté aux vidéos sur lesquelles on le voit clairement pénétrer à de nombreuses reprises une victime endormie. "Vous n'avez pas compris, Monsieur Dogan, ce qu'est un viol. A quel moment vous allez reconnaître que c'est un crime ?", a lancé Gisèle Pelicot. "Vous vous dites victime. Victime de quoi ? La seule victime dans cette salle, c'est moi ! Vous n'êtes pas victime de monsieur Pelicot, assumez vos actes et arrêtez de vous cacher derrière votre lâcheté" a-t-elle poursuivi.

Le témoignage de Gisèle Pelicot très attendu. Restée discrète depuis le début du procès face au public venu en nombre à Nîmes la soutenir, celle qui a accédé au statut d'icône féministe devait s'exprimer "pour vraiment tourner la page". "Elle aurait vraiment préféré rester là où elle est et se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir. Mais elle doit en passer par là", a expliqué l'un de ses avocats, Antoine Camus.

Des vidéos visionnées par la cour. Pas moins de 107 photos et 14 vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s'est rendu à Mazan, sur invitation de Dominique Pelicot, ont été retrouvées sur un disque dur de celui-ci. Plusieurs d'entre elles sont visionnées mercredi, alors que les versions de Dominique Pelicot et de l'accusé de cette soirée continuent de varier.

Un procès probablement prolongé d'une journée. Après l'audition de Gisèle Pelicot, devraient débuter, vraisemblablement dans l'après-midi, les plaidoiries de ses avocats suivies du réquisitoire de l'avocat général. En première instance, douze ans de prison avaient été requis et l'accusé avait été condamné à neuf ans de réclusion. Poursuivi pour "viols aggravés", il risque un maximum de 20 ans de prison. Les plaidoiries des avocats de la défense pourraient elles avoir lieu en fin de journée ou être décalées à jeudi, compte tenu du retard déjà pris par l'audience.

Le Live

L'actu en continu

franceinfo
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#MAZAN Depuis lundi, notre journaliste Mathilde Goupil suit le procès en appel des viols de Mazan. Une partie de l'après-midi a été consacrée à la plaidoirie des avocats de Gisèle Pelicot. Voici un extrait de celle de l'un d'eux, Antoine Camus.
Mathilde Goupil
franceinfo Il y a 0 sec
"En étant le dernier et le seul appelé, ce qu'a voulu l'accusé, c'est faire porter sur son dossier, sur son cas personnel, un regard neuf. Ce qu'il a voulu, c'est se désolidariser de tous les autres", entame Antoine Camus.
Mathilde Goupil
franceinfo Il y a 0 sec
"La seule chose qui distingue ce procès de ceux qui se jugent tous les jours, dans toutes les salles de France, c'est la preuve", poursuit l'avocat, en référence à la dizaines de vidéos des faits diffusées ce matin.
Mathilde Goupil
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"Gisèle Pelicot est la victime ultime, absolue car son état de vulnérabilité est absolue, incontestable. On le sait car on a les images, on a la preuve. Et pourtant l'accusé va trouver le moyen d'opposer son déni, malgré l'année écoulée et quatre mois de débats" à Avignon.
Mathilde Goupil
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"Ce qu'on espère, c'est que ce jury dira haut et fort que dans ce pays, les droits de l'homme sont aussi ceux de la femme, qu'il dira haut et fort que le consentement ne se délègue pas (...) qu'un homme doit répondre de ses actes et les assumer, quand bien même il ne se perçoit pas comme un criminel. Qu'un violeur est celui qui viole (...) Et enfin qu'il n'est pas besoin d'être Dominique Pelicot pour violer."
franceinfo
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#MAZAN Au procès en appel des viols de Mazan, le débat s'est concentré sur la production de photos de Gisèle Pelicot, pour certaines à "caractère sexuel", ont été prises en 2013, six ans avant les faits.
Mathilde Goupil
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Stéphane Babonneau, l'un des conseils de Gisèle Pelicot, estime que leur diffusion contribuerait à la "victimisation secondaire" de sa cliente.
Mathilde Goupil
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Ces photos relèvent de "l'intimité personnelle exclusive de madame Pelicot", avance aussi l'avocat général.
Mathilde Goupil
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"Si un de ces scellés venait à manquer, ça serait un motif de cassation", prévient Jean-Marc Darrigade, pour l'accusé. "S’agissant de ces scellés, la défense ne fait que demander la production de pièces que les policiers ont eux-mêmes choisi de placer sous scellés."
Mathilde Goupil
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Après délibération, les magistrats autorisent la diffusion de trois photos, qui montrent une femme ressemblant à Gisèle Pelicot, nue dans le garage du couple à Mazan, avec son mari. Sur l'une d'elles, deux autres hommes nus l'entourent et l'un d'eux lui donne un cunnilingus qui semble consenti.
le point sur l'actu
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Voici un nouveau point sur l'actualité très dense de ce mercredi :
• #POLITIQUE Sébastien Lecornu n'a donné "aucune assurance sur la réalité de la suspension" de la réforme des retraites, a déclaré le patron du PS, Olivier Faure, à la sortie de Matignon. Hier soir, l'ex-Première ministre Elisabeth Borne, porteuse de cette réforme en 2023, a ouvert la voie à cette possibilité qui permettrait de rapprocher une partie de la gauche et le bloc central. Suivez notre direct.
• #NOBEL Le Nobel de chimie 2025 a été décerné à un trio composé de Susumu Kitagawa, Richard Robson et Omar Yaghi "pour le développement des structures métallo-organiques", de nouvelles formes moléculaires, a annoncé le comité Nobel.
• #JUBILLAR "Je culpabilise." Auditionnée lors du procès de son fils, la mère de Cédric Jubillar a regretté devant la cour d'assises du Tarn "de ne pas avoir donné plus de sens" aux menaces de son fils, proférées à l'encontre de son épouse Delphine quelques semaines avant la disparition de l'infirmière.
• #MAZAN "A quel moment je vous ai donné mon consentement ? Jamais !", a lancé Gisèle Pelicot à Husamettin Dogan, accusé de l'avoir violée, qui venait de réaffirmer devant la cour d'assises de Nîmes ne pas considérer avoir commis un viol. Suivez l'audience avec notre journaliste sur place.
• #PROCHE_ORIENT Le Hamas a évoqué "un esprit d'optimisme" dans les négociations indirectes avec Israël pour mettre fin au conflit dans le cadre du plan de paix soumis par Donald Trump. Taher al-Nounou, un des dirigeants du mouvement islamiste palestinien qui participe aux discussions en Egypte, a précisé que le Hamas avait échangé avec Israël "des listes de prisonniers à libérer".
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#MAZAN A la cour d'assises d'appel du Gard, à Nîmes, on vient d'entendre Gisèle Pelicot. Elle a parlé d'une voix claire, forte, s'adressant aux jurés et aux magistrats, mais aussi par moment directement à l'accusé. "A quel moment je vous ai donné mon consentement ? Jamais !", a-t-elle lancé à Husamettin Dogan, accusé de l'avoir violée, qui venait de réaffirmer ne pas considérer avoir commis un viol.
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#MAZAN Retournons au procès en appel des viols de Mazan. L'accusé met en cause Dominique Pelicot.
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#MAZAN Retournons à la cour d'assises du Gard, où le seul des hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot à avoir maintenu son appel s'exprime.
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#MAZAN Au troisième jour du procès en appel des viols de Mazan, la cour doit entendre le témoignage de Gisèle Pelicot et de l'accusé, Husamettin Dogan. Une confrontation qui s'annonce difficile. Cet ancien ouvrier de 44 ans a redit, lundi, avoir pensé participer à une rencontre libertine, durant laquelle la retraitée simulait l'endormissement. Sa version, contestée hier par Dominique Pelicot et deux enquêteurs, sera aussi confrontée aux vidéos prises par l'instigateur des viols de sa femme. L'audience a commencé, selon notre journaliste sur place.