PFAS, perturbateurs endocriniens... L'Union européenne trouve un accord pour interdire les produits dangereux dans les jouets

Des jouets plus sains pour les enfants. Le Parlement européen, la Commission européenne et les Etats membres ont trouvé un accord, jeudi 10 avril, pour interdire à l'horizon 2030 les "polluants éternels" (PFAS) et les perturbateurs endocriniens dans les jouets. Après ce compromis, ce nouveau règlement doit faire l'objet d'une adoption formelle dans les semaines qui viennent.

Le texte interdit d'ici quatre ans et demi la commercialisation au sein de l'UE de jouets contenant des produits chimiques dangereux, des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A et des PFAS. Aujourd'hui, "ces substances peuvent se trouver par exemple dans des jouets pour le bain, des jeux de plage ou des anneaux de dentition, et pénétrer dans l'organisme des enfants par contact avec la bouche, avec la peau ou par les voies respiratoires", souligne l'eurodéputé centriste Pascal Canfin (Renew).

Des effets délétères connus

La commissaire européenne en charge de l'environnement, Jessika Roswall, entend en outre mettre sur la table en 2026 une proposition pour interdire les PFAS dans les objets de consommation courante. Substances chimiques particulièrement stables, les PFAS, surnommés "polluants éternels", sont l'objet de restrictions croissantes dans le monde pour les menaces qu'ils représentent pour l'environnement et la santé humaine.

Au nombre de plusieurs milliers, les PFAS sont abondamment utilisés dans l'industrie depuis le milieu du XXe siècle notamment pour leurs propriétés imperméabilisantes et antiadhésives. Ils contaminent eaux et sols "fréquemment", selon l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Des travaux scientifiques montrent que certains peuvent avoir des effets délétères : cholestérol, cancers, fertilité... Ils sont aussi suspectés d'interférer avec le système endocrinien et immunitaire.