Les très courtes peines de prison sont-elles efficaces, comme l'affirme Valérie Pécresse ?

Publié le 23/03/2025 16:38 Mis à jour le 23/03/2025 17:44

Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min

franceinfo - A. de Matos, V. Landolfini

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Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France propose d'instaurer des très courtes peines de prison, "d'une semaine, de deux semaines" pour lutter contre la délinquance. Une mesure qui existe déjà aux Pays-Bas et qui fonctionne, selon elle. Mais dans le détail, la situation n'est pas aussi simple.

Pour instaurer de très courtes peines de prison en France, il faudrait déjà changer la loi. Aujourd'hui, d'après le code pénal, une peine de prison ne peut pas être inférieure à un mois. Pour les peines allant de un à six mois, les juges doivent majoritairement proposer une alternative à la détention : semi-liberté, bracelet électronique ou travaux d'intérêt général.

Proposer d'autres solutions que la prison

Aux Pays-Bas, où la mesure est en place, la population carcérale du pays est beaucoup moins importante. Mais cela veut-il dire que les courtes peines ont fait baisser le taux de récidive et donc permis de désengorger les prisons ? Il faudrait plutôt "regarder tout le système et voir comment il fonctionne afin de comprendre pourquoi les peines sont plus courtes aux Pays-Bas qu'en France", explique Clémence Bouchard, responsable de pôle chez prison insider. "Selon les études, même aux Pays-Bas, une très courte peine mène à plus de récidive qu'une peine non privative de liberté", renchérit-elle. D'après les études citées par cette spécialiste, l'application de courtes peines conduirait même à l'augmentation des récidives "de 55% au bout de cinq ans". Pour ces experts, les prisons se vident aux Pays-Bas, surtout grâce aux alternatives proposées à l'emprisonnement.

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