Vidéo Loi sur la justice des mineurs : "C'est très grave, on reste sans voix : le texte voté est dix fois pire que ce qu'on craignait", alerte Adeline Hazan

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Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France

Adeline Hazan, présidente de l'Unicef France et ancienne magistrate pour enfant estime dans le Talk de franceinfo que la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs, adoptée mercredi 26 mars par le Sénat, balaie tous les principes de la justice des mineurs.

"On reste sans voix sur ce qui a été voté hier soir, parce que c'est encore dix fois pire que ce qu'on craignait", alerte jeudi 27 mars Adeline Hazan, présidente de l'Unicef France, ancienne magistrate pour enfant, dans le Talk de franceinfo sur Twitch, alors que le Sénat a adopté, mercredi 27 mars, la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs

Comparution immédiate dès 15 ans

Les sénateurs, après avoir vidé de sa substance le texte en commission, ont finalement réintroduit en séance les mesures les plus dures. Avec, en sus, la mise en place d’une comparution immédiate en justice dès 15 ans et la limitation de l'excuse atténuante de minorité, qui veut qu’à acte égal l’auditeur de moine 18 ans encourt une peine de la moitié de celle encourue par un adulte à fait égal. Elle est parfois appelée abusivement "excuse de minorité".

"Ce n'est pas une réforme de la justice des mineurs, c'est un anéantissement total de tous les principes de la justice des mineurs."

Adelein Hazan, présidente de l'Unicef France

à franceinfo

"C'est une loi qui veut répondre à l'émotion, poursuit l'ancienne contrôleuse générale des lieux de privations de liberté. Ce qu'il s'est passé, c'est qu'il y a eu un certain nombre de faits divers tout à fait gravissimes et personne ici ne va dire le contraire. Mais au-delà même des professionnels, tous les députés, même les membres ou les conseillers techniques du gouvernement, quand on leur en parle, sont contre. Tout le monde est contre. Mais parce qu'il faut faire plaisir à l'opinion, on la propose et on fait tout pour qu'elle soit votée : c'est la définition du populisme."

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