Fin de vie : après l'adoption des textes sur l'aide à mourir et les soins palliatifs, Emmanuel Macron salue "une étape importante"

Ce direct est terminé.

"Dans le respect des sensibilités, des doutes et espoirs, le chemin de fraternité que je souhaitais s'ouvre peu à peu. Avec dignité et humanité." Le chef de l'Etat s'est réjoui de l'adoption des textes sur l'aide à mourir et les soins palliatifs, en première lecture à l'Assemblée nationale, mardi 27 mai. Ce vote "est une étape importante", salue sur X Emmanuel Macron, actuellement en déplacement en Indonésie. C'était un test majeur pour les travaux sur la fin de vie lancés par le président en 2023. 

La proposition de loi sur l'aide à mourir largement adoptée, celle sur les soins palliatifs votée à l'unanimité. Vivement contesté par la majorité des élus de droite et d'extrême droite, mais aussi par une partie du centre et de la gauche, le texte sur l'aide à mourir a finalement recueilli un large soutien, avec 305 voix pour, 199 contre et 57 abstentions. Plus consensuel, le texte sur les soins palliatifs a été soutenu par 560 députés, tandis que six se sont abstenus, et aucun n'a voté contre. Il appartient désormais aux sénateurs de se pencher sur ces deux textes, sans doute cet automne. 

Un vote solennel à l'Assemblée. Examinées depuis le 12 mai, les propositions de loi sur la fin de vie ont fait l'objet d'ultimes prises de parole des divers groupes politiques, de 16h30 à 18h30. A l'issue des explications de vote, les députés se sont successivement prononcés sur chacun des deux textes. Ces derniers jours, lors des votes intermédiaires sur les principaux articles relatifs à l'aide à mourir, près de deux tiers des élus, principalement de gauche et du centre, s'étaient prononcés pour. Le gouvernement, qui est parvenu à faire modifier certaines mesures dans l'hémicycle, soutient cette proposition de loi, qui demeure largement critiquée par la droite et l'extrême droite.

Pas de consigne de vote au sein des groupes politiques. C'est un fait rare à l'Assemblée : les députés n'avaient pas reçu de consigne de vote officielle issue de leur groupe. Même si les grands clivages partisans étaient connus, chaque élu bénéficiait donc d'une liberté de vote ou d'abstention, sans qu'il puisse lui être reproché de trahir son camp. Ainsi, au Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy a affirmé qu'il profiterait de sa "liberté de vote totale" pour soutenir le texte sur l'aide à mourir, auquel Marine Le Pen comptait en revanche s'opposer.

François Bayrou a des "interrogations" sur le droit à l'aide à mourir. Le Premier ministre a exprimé ses doutes, sur BFMTV, affirmant qu'à ce stade, s'il était député, il "s'abstiendrait" de voter le texte sur l'aide à mourir, sur lequel il a toujours des "interrogations". Il dit faire "confiance" au Parlement pour les "lever", mais juge "ambigu" le délit d'entrave à l'accès à l'aide à mourir, qui serait puni de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende, car "ce n'est pas une entrave que d'essayer de persuader quelqu'un de vivre".