"Le principal contrôle parental, c'est l'action des parents" : les applications pour réduire le temps d'écran des enfants sont-elles vraiment efficaces ?
Si les règles sur l'usage du téléphone se durcissent dans les écoles, reste l'utilisation à la maison. Le marché des applications de contrôle parental a beau être en pleine expansion, elles ne sont pas infaillibles.
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C'est une problématique qui se pose à chaque rentrée : comment encadrer l'usage du portable chez les jeunes ? Cette année, le dispositif "portable en pause", qui prive les élèves de leur cellulaire pendant les cours, est généralisé. La ministre de l'Éducation Elisabeth Borne veut bannir les téléphones des salles de classe au collège. Mais cette mesure risque d'être compliquée à mettre en œuvre, rétorquent les syndicats.
Rien qu'à la maison, le contrôle du portable peut être compliqué. Or l'entrée au collège est souvent le moment où les parents équipent leur adolescent d'un premier smartphone. Pour se rassurer quant à l'usage qui en est fait, ils peuvent avoir recours à un contrôle parental, un outil de plus en plus plébiscité mais loin de constituer une solution miracle.
Maintenir une "relation de confiance"
Alors les parents se demandent combien de temps leur enfant peut passer sur son téléphone, quelles applications il peut télécharger ou quels sites il peut consulter, une multitude d'options s'offrent à eux. En pleine expansion, le marché du contrôle parental se divise en deux types d'offres. D'une part les gratuites, proposées notamment par Apple et Google qui essaient de garder leurs utilisateurs dans leur écosystème. Et d’autre part, les payantes : comptez entre quatre et quinze euros par mois en fonction des possibilités.
Des applications se vantent même d'être de véritables "GPS" ou encore de permettre aux parents "d'écouter ce qu'il se passe" autour de leur enfant. Certains vendeurs de contrôle parental l'assument, ce qu'ils vous promettent c'est de pouvoir espionner votre progéniture. C’est la première limite de ces services selon Mathieu Tricot. "Le principal contrôle parental, c'est l'action des parents", affirme le professeur des écoles, également YouTubeur, spécialisé dans les outils numériques.
Pour l'enseignant, les parents ne doivent "pas être dans un flicage nécessaire" avec leur enfant et "avoir malgré tout une certaine relation de confiance avec eux, leur laisser leur petite intimité, leur petit jardin secret, tout en ayant quand même ce regard sur ce qu'ils font". De sorte, poursuit-il, à "ne pas être totalement dépendant de ce système".
Des moyens de contourner le contrôle parental
La simple installation d'un contrôle parental ne permet pas de garder l'esprit tranquille. Il est très simple pour les enfants de contourner, voire supprimer les restrictions imposées par leurs parents sur leur téléphone. Les forums de discussions autour du smartphone chez les jeunes débordent de témoignages désespérés de parents dont les ados ont toujours un coup d'avance.
Même à l'école primaire, Mathieu Tricot constate que de nombreux écoliers se montrent plus malins que leurs parents. "Vous avez juste à taper le nom du contrôle parental et 'tuto désinstallation' sur n'importe quel site, même sur YouTube, explique le professeur des écoles. Maintenant, avec les intelligences artificielles, c'est aussi très simple de se procurer un tutoriel."
"Les enfants savent très bien désinstaller n'importe quelle application."
Mathieu Tricot, professeur des écolesà franceinfo
Les développeurs de contrôle parental n'ont toutefois pas dit leur dernier mot et misent eux aussi beaucoup sur l'intelligence artificielle pour améliorer leurs produits. Une start-up française propose par exemple, depuis quelques mois, un système anti-harcèlement basé sur l'IA. Il récupère en temps réel tous les messages à caractère haineux ou insultant adressés à l'utilisateur, puis constitue pour ses parents un dossier de plainte recevable par la justice.
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