Rachida Dati renvoyée en procès : ces ministres qui ont affronté la justice depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017

La ministre de la Culture est renvoyée devant le tribunal correctionnel dans l'affaire Carlos Ghosn. Elle a fait appel et exclut de démissionner du gouvernement. Avant elle, d'autres ministres ont fait face à des accusations, et tous n'ont pas réagi de la même façon.

Article rédigé par Antoine Deiana
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Le palais de l'Elysée, où se réunit le Conseil des ministres chaque mercredi. Photo prise le 4 septembre 2024. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)
Le palais de l'Elysée, où se réunit le Conseil des ministres chaque mercredi. Photo prise le 4 septembre 2024. (DELPHINE GOLDSZTEJN / MAXPPP)

Rachida Dati, actuelle ministre de la Culture, est renvoyée en correctionnelle pour "corruption" et "trafic d'influence" dans l'affaire Carlos Ghosn. La ministre a déjà fait appel de cette décision et exclut de démissionner.

Depuis l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, de nombreux membres des différents gouvernements ont été mis en cause dans des affaires politico-judiciaires, une vingtaine au total. Mais toutes n'ont pas eu les mêmes conséquences.

Ils ont quitté le gouvernement dès l'ouverture d'une enquête

Citons par exemple François Bayrou, en 2017, alors ministre de la Justice. Il est mis en cause dans l'affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. Il démissionne juste après l'ouverture de l'enquête préliminaire. "Je choisis la liberté de jugement et la liberté de parole. Je choisis de ne pas exposer à des campagnes mensongères le gouvernement et le président de la République, que je soutiens", avait-il alors déclaré. Il sera finalement relaxé en 2024. 

Sylvie Goulard, ministre des Armées à la même époque, démissionne aussi, pour les mêmes raisons. Elle a bénéficié d'un non-lieu en mars 2023. Et puis Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales en 2022, quitte le gouvernement après l'ouverture d'une enquête pour déclaration mensongère de patrimoine.

Ils sont restés en fonction jusqu'au procès

C'est le cas d'Alain Griset, en 2021, alors ministre des PME. C'est le premier à avoir été jugé alors qu'il était encore fonction. Il est condamné pour abus de confiance, faux et usage de faux. Il démissionne juste après le verdict. 

Olivier Dussopt, ministre du Travail, est jugé fin 2023 pour favoritisme dans le cadre d'un marché public. Mais il n'est pas reconduit dans le nouveau gouvernement Attal en janvier 2024. Il sera finalement condamné en appel en février dernier. 

Puis, Éric Dupond-Moretti, alors garde des Sceaux, comparaît devant la Cour de justice de la République pour prise illégale d'intérêts. Il sera relaxé fin 2023.

Ils ont été maintenus malgré des accusations

Gérald Darmanin est présent sans discontinuer dans tous les gouvernements depuis 2017. Peu de temps après son arrivée au gouvernement, il est accusé de viol, jusqu'à un non-lieu, confirmé en appel en 2023 puis en cassation en 2024.

À l'inverse, Damien Abad, alors ministre des Solidarités, lui aussi accusé de viol au lendemain de sa prise de fonction en 2022, est écarté du gouvernement un mois et demi plus tard au moment d'un remaniement.

Enfin, Marlène Schiappa a été visée par une enquête sur le fonds Marianne pour notamment détournement de fonds publics par négligence. Elle est restée au gouvernement jusqu'au remaniement de 2023.

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