Appels à démissionner à gauche, doutes chez LR, silence radio chez les macronistes... Rachida Dati fragilisée après son renvoi en procès pour corruption

La ministre de la Culture, renvoyée devant le tribunal correctionnel dans l'affaire Carlos Ghosn, a exclu de quitter son poste. Mais les appels à la démission se multiplient, notamment à gauche. Et ses soutiens sont peu nombreux dans le camp présidentiel et au sein de son propre parti.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rachida Dati, ministre de la Culture, le 17 juillet 2025 à Morlaix (Finistère). (JUSTIN PICAUD / MAXPPP)
Rachida Dati, ministre de la Culture, le 17 juillet 2025 à Morlaix (Finistère). (JUSTIN PICAUD / MAXPPP)

Rachida Dati a fait appel de son renvoi devant le tribunal correctionnel, mardi 22 juillet. La ministre de la Culture est mise en cause dans l'affaire Carlos Ghosn, du nom de l'ex-patron de l'alliance Renault-Nissan. La ministre est renvoyée en procès notamment pour "corruption". Une décision qui a rapidement suscité plusieurs réactions politiques.

Rachida Dati a reçu un soutien de poids mardi soir, celui de son collègue Gérald Darmanin, ministre de la Justice, au 20h de TF1 : "Nous soutenons Rachida Dati pour être une grande ministre de la Culture, une maire de Paris, et laissons la justice faire son travail." Un peu plus tôt, l'entourage d'Emmanuel Macron a fait savoir que le chef de l'Etat maintenait Rachida Dati au gouvernement. "Un renvoi n'est pas une condamnation elle poursuit son travail", explique un conseiller du président.

"Paris mérite un maire, pas un prévenu"

La ministre est maintenue à son poste, malgré les appels à la démission qui se multiplient, de la gauche notamment. "Rachida Dati doit démissionner du gouvernement", estime le député socialiste Arthur Delaporte.

"Sa présence, aujourd'hui, en tant que ministre de la Culture, entache l'ensemble des ministres." 

Arthur Delaporte, député PS

à franceinfo

"Paris mérite un maire, pas un prévenu", tacle Emmanuel Grégoire, rival socialiste de Rachida Dati dans la course à la mairie de Paris en 2026. Pierre-Yves Bournazel, candidat Horizons pour ce scrutin, estime aussi que la ministre doit quitter son poste : "Pour protéger le gouvernement et pour protéger la fonction de ministre de la Culture, je considère que Mme Dati devrait démissionner."

Peu de soutien chez LR et les macronistes

Et même chez Les Républicains, les troupes de Rachida Dati, certains se mettent à douter. "La question de la candidature LR à Paris se pose", lâche un maire d'arrondissement de droite. Au Rassemblement national, personne ne souhaite réagir. Silence radio aussi chez les macronistes, pas de mots de soutien à la ministre de la Culture de leur gouvernement. "Je n'ai rien à dire, désolé, pas grand fan de Dati", esquive un député.

Et au-delà de la course à la mairie de Paris, cette décision contrarie les autres ambitions de la ministre de la Culture. Rachida Dati bataille toujours pour faire adopter la très contestée réforme de l'audiovisuel public. Et elle est en plein bras de fer avec Michel Barnier pour obtenir face à lui l'investiture LR à la législative partielle à Paris. 

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