L’anxiété des adolescents face au risque de guerre a bondi "de plus de 11 points [depuis 2021], c’est vraiment considérable", s'inquiète l'association Notre avenir à tous

Le baromètre annuel d'Ipsos montre une forte progression de l'angoisse des adolescents face une actualité anxiogène.

Article rédigé par franceinfo
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Jeunes adolescents sur leurs smartphones. (DANIEL DE LA HOZ / GETTY IMAGES)
Jeunes adolescents sur leurs smartphones. (DANIEL DE LA HOZ / GETTY IMAGES)

L’anxiété des adolescents face au risque de guerre a bondi "de plus de 11 points" [depuis 2021], "c'est vraiment considérable", estime vendredi 14 mars sur franceinfo Hélène Roques. Elle est la fondatrice de l'association Notre avenir, qui a réalisé l'enquête Ipsos publiée vendredi matin sur la santé mentale des jeunes.

En 2021, l’état de la planète et les violences faites aux enfants étaient au cœur des préoccupations des adolescents devant le risque de conflits armés. Elles le sont toujours mais l'état du monde les inquiète de plus en plus : "A partir de 2022, l'année du conflit en Ukraine, la préoccupation d'une guerre et des conflits est passée de 30 à 41 %, soit plus de onze points", détaille-t-elle.

Une "incompréhension" face au flot d'informations

Selon l’experte en responsabilité sociale, "aujourd'hui, les préoccupations" des adultes "sont passées dans la cour de récréation. Ça arrive par le téléphone portable qui est dans leurs mains presque 7 ou 8 heures par jour", souligne-t-elle.

"Depuis 2021, les chiffres ne s'améliorent pas", dit Hélène Roques, qui pointe la solitude des adolescents face à l’actualité : "Ces informations leur arrivent quand ils sont seuls, dans des moments où ils n’ont personne avec qui les partager. Ils disent que ça les angoisse parce que ce sont de mauvaises nouvelles, ils sont dans une incompréhension", explique-t-elle.

Des tests cliniques inquiétants

Cette enquête ne s’appuie pas uniquement sur du déclaratif. Les adolescents ont passé des tests cliniques : "On en conclut qu’ils sont dans une situation de dépression ou d'état d'anxiété généralisée". Pour Hélène Roques, les adolescents n’en parlent pas spontanément, car ils sont dans une sorte de "banalité du mal". L'habitude s'installe.

"La vie pour eux, c'est en noir et blanc. C'est la génération de la crise. Depuis 30 ans, nous sommes en crise finalement", explique-t-elle. "Les urgences pédopsychiatriques sont saturées, c'est grave, mais eux, ils pensent que c'est normal", déplore-t-elle. De plus, "ils n’ont pas envie d'en parler aux parents", assure-t-elle.

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