Réseau France Santé : "Il faudra 10 000 médecins, où va-t-on les trouver ?", interroge le principal syndicat de médecins généralistes

Le syndicat MG France craint que la volonté du nouveau Premier ministre de créer des milliers de maisons France Santé sur le territoire, pour lutter contre les déserts médicaux, ne soit pas réalisable. Pour France Assos au contraire, la mesure peut être envisagée.

Article rédigé par franceinfo
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Un médecin pendant une consultation. Image d'illustration. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)
Un médecin pendant une consultation. Image d'illustration. (JEAN-FRANCOIS FREY / MAXPPP)

Après l'annonce samedi 13 septembre du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu de créer un réseau de 5 000 maisons France Santé, sur le modèle des maisons France Service, pour que chaque usager ait une "offre de soins de proximité" à environ "30 minutes" autour de chez lui, le principal syndicat de médecins généralistes reste prudent. "Cela nécessite au moins deux médecins par maison. Ça va faire le recrutement de 10 000 médecins. Où va-t-on les trouver ?", s'interroge samedi sur franceinfo Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint de MG France. Il précise ne pas avoir été consulté.

Jean-Christophe Nogrette se demande notamment quelle sera "la nature même" des soins proposés dans ces maisons: "Si c'est de la médecine 'one shot' [ponctuelle], soigner des angines et des rhumes, ça sera peut-être facile de trouver les personnes pour le faire. Si c'est un médecin traitant dans la durée, ça va être plus difficile à trouver. Si on demande à des médecins déjà installés de rejoindre" ces lieux, "on va dé-couvrir des endroits pour en couvrir d'autres", prévient-il.

Un manque de suivi dans la durée

"Si c'est un service pour orienter les gens vers un médecin traitant", "il y a déjà des communautés professionnelles territoriales de santé qui s'occupent de ça", rappelle par ailleurs le secrétaire général adjoint de MG France.

D'après lui, l'offre de soins souffre principalement du manque de "médecins généralistes prêts à prendre en charge les patients dans la durée, pour leurs maladies chroniques". Il regrette que "60% des médecins généralistes en France ne fassent pas de médecine générale traitante, mais autre chose", comme de l'"esthétique, de la rééducation", car "ce métier est devenu difficile, ardu, et pas le mieux rémunéré".

Jean-Christophe Nogrette s'est toutefois dit "très heureux que le Premier ministre fasse de la santé et de l'accès aux soins l'une de ses préoccupations majeures" et s'est dit "prêt à le rencontrer pour en discuter".

"Pourquoi pas" pour le président de France Assos Santé

"Ça nous pose beaucoup plus d'interrogations que de certitudes, mais pourquoi pas", réagit samedi sur franceinfo Gérard Raymond, président de France Assos Santé, qui représente les patients et usagers du système de santé. Le président de l'association prévient sur un éventuel "effet d'annonce". "Il faut réfléchir aux statuts" des professionnels qui interviendront dans ces lieux, "est-ce que ce sera libéral ou salarié ?", se demande Gérard Raymond.  

Il pourrait s'agir aussi d'autres professionnels que des médecins, selon lui, pourquoi pas "des infirmières", par exemple, qui peuvent faire un premier conseil de première orientation. Le président de France Assos Santé évoque aussi les conditions de ces permanences de soins : "Les maisons de santé seront-elles ouvertes 24h sur 24 ? En permanence le week-end ?"

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