Médecins volontaires dans les déserts médicaux : "La politique proposée peut être décisive", se réjouit le fondateur de Médecins solidaires

Des médecins doivent se rendre sur la base du volontariat dans 151 intercommunalités identifiées comme des déserts médicaux, via l'association Médecins solidaires.

Article rédigé par franceinfo
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Un médecin porte un stéthoscope. Photo d'illustration. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)
Un médecin porte un stéthoscope. Photo d'illustration. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

"La politique qui est proposée peut être décisive, à condition que ce soit bien mené, bien construit", se réjouit sur franceinfo mardi 2 septembre Martial Jardel, fondateur de Médecins solidaires. Cette association propose à des médecins de venir donner de leur temps et exercer temporairement dans un désert médical.

Lundi 1er septembre, le ministre de la Santé Yannick Neuder a annoncé l'envoi de médecins généralistes en renfort dans les déserts médicaux, sur la base du volontariat, moyennant une compensation de 200 euros par jour, en plus des consultations effectuées, jusqu'à deux jours par mois. Une proposition faite au mois d'avril par François Bayrou.

Des médecins déployés "dès la semaine prochaine"

Médecins solidaires soutient la proposition du gouvernement et souhaite se positionner en "facilitateur" de la proposition, en apportant son expérience. Selon Martial Jardel, 200 euros de compensation par jour "c'est correct", dans le contexte budgétaire actuel. Les médecins seront déployés "dès la semaine prochaine" dans 151 intercommunalités situées principalement dans le centre et le sud-ouest, hors littoral du pays.

Le fondateur de l'association Médecins solidaires déplore toutefois la limite des deux jours par mois proposés par le gouvernement. "Autant un médecin de la Gironde peut venir aider un jour quelqu'un dans les Landes, mais quand vous devez aller aider dans le Cher, dans la Creuse, qui sont les départements les plus en souffrance, au cœur de cette diagonale du vide, dans laquelle il y a vraiment une problématique d'accès aux soins, vous ne pouvez pas venir un jour. Il faut venir de plus loin, donc il faut venir plus longtemps pour bien suivre les patients", pointe Martial Jardel.

Des complications administratives

Par ailleurs, il suggère la mise en place d'un accompagnement sur place "pour que les conditions d'accueil soient satisfaisantes", notamment grâce à du personnel comme des "coordinatrices". "Ce sont un peu ces petits éléments-là qui vont manquer dans ce dispositif gouvernemental", qui va "un peu jeter les médecins, comme ça, dans les territoires, sans ces fonctions support", s'inquiète-t-il.

Pour le fondateur de Médecins solidaires, "il y a énormément de médecins, dans ce pays, qui n'ont qu'une envie, c'est de contribuer à résoudre cette inégalité d'accès aux soins. Mais à chaque fois, ces médecins se heurtent à des complexités, des complications, des impossibilités administratives". Il espère que ce dispositif apportera "de la simplicité là-dedans".

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