Des médecins français ont lancé un consortium pour développer la recherche sur les greffes de l'animal à l'homme

Une biotech française, Xénothera basée à Nantes, a déjà démarré un élevage de porcs qui seront destinés aux xénogreffes. Les premiers essais cliniques doivent démarrer d’ici 2 à 3 ans.

Article rédigé par franceinfo
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Greffe, illustration. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS)
Greffe, illustration. (ISABELLE SOURIMENT / HANS LUCAS)

Des médecins français ont lancé fin janvier un consortium pour structurer le secteur des xénogreffes (des greffes de l'animal vers l'homme) en France avec des chercheurs et des éleveurs, rapporte France Inter, samedi 29 mars. Ce consortium est en train de se constituer. À ce stade, il y a un groupe d'une vingtaine d'intervenants, qui a vocation à s'alargir. La xénogreffe avance donc à pas de géants ces derniers mois.

Ces xénotransplantations se font le plus souvent entre l'homme et le porc. Une biotech française, Xénothera basée à Nantes, a déjà démarré un élevage de porcs qui seront destinés aux xénogreffes. Les premiers essais cliniques doivent démarrer d’ici 2 à 3 ans.

Des expériences ont déjà été réalisées avec une Américaine qui vit depuis plus de 4 mois avec un rein de porc. D’autres organes sont déjà envisagés, le cœur, le foie, des tissus. Le porc est l’animal parfait pour ces xénogreffes, explique Olivier Thaunat, professeur d’immunologie et de néphrologie aux Hospices civils de Lyon : "Une des choses que nous permet de faire le porc c'est de le modifier génétiquement pour en améliorer la sécurité sanitaire en élevant un certain nombre de rétrovirus qui sont dans son génome", indique-t-il. "On peut aussi le modifier génétiquement pour en améliorer la compatibilité immunologique".

Souveraineté médicale et économique

Il faut donc développer une filière de xénogreffes en France pour garder une souveraineté médicale et économique, ajoute Gilles Blancho, directeur de l’Institut transplantation, urologie, néphrologie au CHU de Nantes. Le but c'est d'"avoir la liberté scientifique de développer tout ça, avoir des idées et proposer de l'innovation". Par ailleurs, "le deuxième élément intéressant, c'est la souveraineté économique parce que dans le modèle américain ou chinois, forcément c'est un modèle industriel avec un coût. Si on n'est pas indépendant il faudra acheter des organes ou des animaux à l'étranger", redoute le chercheur.

La Chine et les États-Unis sont les premiers pays à avoir réalisé des xénotransplantations sur des patients vivants. La xénogreffe, une pratique encore très expérimentale, est une solution pour pallier le manque d'organes dans le monde. La France fait partie des pays en pointe sur le sujet.

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