Pas d'enquête pénale contre l'abbé Pierre : "C'est un coup de poignard supplémentaire pour les victimes", regrette la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France

La présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, Véronique Margron, déplore la décision du parquet de Paris de ne pas ouvrir d'enquête pénale sur les accusations d'agressions sexuelles visant l'abbé Pierre, soulignant le préjudice supplémentaire pour les victimes.

Article rédigé par franceinfo
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L'abbé Pierre, le 19 mars 2003. (/NCY / MAXPPP)
L'abbé Pierre, le 19 mars 2003. (/NCY / MAXPPP)

La décision du parquet de Paris de ne pas ouvrir d'enquête pénale sur les accusations d'agressions sexuelles visant l'abbé Pierre "est un coup de poignard supplémentaire pour les victimes", regrette sur mercredi 5 février, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France Véronique Margron.

"Je la comprends bien, malheureusement", concède-t-elle toutefois. Le parquet de Paris a justifié sa décision par le décès, en 2007, de l'abbé Pierre, et la prescription des faits reprochés (agressions sexuelles et non-dénonciation de ces agissements). "La question relève désormais de l'enquête historique", résume Véronique Margron.

L'enquête incombe donc "aux historiens et aux sociologues, en ayant toute la latitude et les moyens de le faire, évidemment, mais cela relève d'un autre champ", estime-t-elle. Elle souligne par conséquent l'importance de la commission d'enquête indépendante nommée par Emmaüs et dirigée par la sociologue Céline Béraud afin d'une part de "comprendre qui aurait dû dénoncer l'abbé Pierre et ne l'a pas fait", mais aussi de "prendre soin de chaque personne victime qui s'est déclarée, de celle qui voudrait ou pourrait se déclarer aujourd'hui, et de rendre possible un chemin de réparation pour elle".

L'importance de la vérité et de la réparation

"Je veux comprendre tout ce qui peut être compris", poursuit la présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. "Comment est-ce possible que cet homme ait sévi 50 ans ? Quelles ont été les éventuelles complicités passives ? Quelles ont été les lâchetés ? Les aveuglements qui ont rendu possible une telle impunité ? Je pense que c'est ça, la question", plaide-t-elle.

Il n'est pas question, selon Véronique Margron, de "faire de la chasse à l'homme", mais plutôt de "faire la clarté sur toutes ces abominations. C'est une façon de rendre justice", estime-t-elle. 

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