Attaque au couteau dans un lycée à Nantes : installer des portiques ne va pas "résoudre la problématique" de la sécurité en milieu scolaire, estime la CGT

Philippe Legrand, membre du bureau régional de la CGT et ancien enseignant au collège-lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, pointe "la misère en termes de politique de santé" dans les établissements publics et privés et demande "des moyens".

Article rédigé par franceinfo
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Des fleurs ont été déposées à l'entrée du collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides de Nantes, le 25 avril 2025, endeuillée par la mort d'une lycéenne, attaqué la veille par un de ses camarades qui en a aussi blessé trois autres. (LOIC VENANCE / AFP)
Des fleurs ont été déposées à l'entrée du collège-lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides de Nantes, le 25 avril 2025, endeuillée par la mort d'une lycéenne, attaqué la veille par un de ses camarades qui en a aussi blessé trois autres. (LOIC VENANCE / AFP)

Au lendemain de l'attaque au couteau jeudi qui a fait un mort et trois blessés parmi les élèves du collège-lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes (Loire-Atlantique), Philippe Legrand, membre du bureau régional de la CGT et ancien enseignant de l'établissement, estime, vendredi 25 avril sur franceinfo, que l'installation de portiques dans les écoles ne va pas "résoudre la problématique" de la sécurité en milieu scolaire. 

Le gouvernement a affiché sa détermination pour améliorer la sécurité dans les écoles en évoquant notamment la fouille des sacs à l'entrée et l'installation de portiques de sécurité. "Des portiques, ça existe aux États-Unis depuis des décennies. Est-ce que ça empêche qu'il y ait ce genre de drames qui arrivent deux à trois fois par mois dans ce pays ? Non ! Ce n'est pas ça qui va résoudre la problématique", affirme Philippe Legrand. 

Il est temps de se pencher sur la question de la santé des enfants

Il faut surtout "des moyens", plaide-t-il. L'ancien enseignant pointe "la misère en termes de politique de santé" dans les établissements publics et privés. "On manque de professionnels de santé, on manque d'infirmières scolaires, on manque de médecins scolaires, on manque de psychiatres, on manque de psychologues", détaille-t-il. Selon lui, "il est temps que les gouvernements successifs se penchent sur cette question de la santé des enfants et sur la question des moyens". 
 
François Bayrou a annoncé la réunion rapide du groupe de travail constitué il y a quelques semaines sur la sécurité dans les écoles. Le Premier ministre a également évoqué une multiplication des fouilles inopinées de sacs, à l'entrée des établissements scolaires par des policiers. "Il n'y a pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que les collègues de la police nationale n'auront pas les moyens humains de pouvoir assurer ce genre de choses", réagit le syndicaliste. 

Une proposition de loi en cours de discussion à l'Assemblée nationale vise à autoriser les fouilles par le personnel scolaire en accord avec "l'élève ou ses représentants légaux s’il est mineur". Le syndicaliste est perplexe : "Je suis comme Saint-Thomas, je crois ce que je vois. On verra ce que ça donnera. Mais c'est donner beaucoup de pouvoir à des gens qui ne sont pas obligatoirement formés". 

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