Surveillance du réseau, vitesse réduite des trains... ces actions de la SNCF pour affronter la chaleur

Avec ces fortes chaleurs, le réseau ferroviaire de la SNCF est mis à rude épreuve. La compagnie de trains français cherche toutefois à limiter la casse en mettant en place des actions pour lutter contre les aléas climatiques.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un TGV INOUI de la SNCF passe devant des techniciens SNCF. Photo d'illustration prise le 25 juin 2025. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)
Un TGV INOUI de la SNCF passe devant des techniciens SNCF. Photo d'illustration prise le 25 juin 2025. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

Depuis 10 ans, la SNCF estime que les aléas climatiques représentent entre 5 à 10% des irrégularités sur son réseau ferroviaire. C’est pour cette raison, notamment, qu’avant l’été, elle a procédé à des exercices de maintenances, appelés des "stress test" afin de vérifier que les groupes de climatisations dans ses trains puissent tenir le coup. Il existe un cas similaire pour la climatisation dans les guérites où sont hébergées les cartes électroniques de signalisations, particulièrement sensibles à la chaleur. La compagnie a, dès lors, également passé commande en amont pour avoir en stocks les pièces propices à être le plus abîmées par les fortes températures. Cette action vise à ne pas se retrouver à court s’il faut procéder à des changements sur des rames.

La SNCF réduit aussi la vitesse de ses trains

En cas de fortes températures, la SNCF prévoit, dans son plan canicule, de réduire la vitesse de ses trains et de revoir l’entièreté de son plan de transport, car ce qui l’occupe le plus, c’est bien la surveillance de son réseau. Ainsi, 28 000 km de lignes sont exposées aux aléas climatiques. La chaleur est loin d’être anecdotique. En été, lorsque la température de l’air approche les 40 degrés Celsius, celle des rails peut monter jusqu’à 60 degrés, et cela peut occasionner des ralentissements, voir des retards de trains. Concrètement, le risque de déformation des rails augmente et le cuivre des caténaires risque de se dilater. C’est ce qui s’est passé, par exemple, mardi 1er juillet du côté de Rouen.

Bien que la SNCF procède à des changements pour mettre des systèmes des caténaires plus résilients, il faut encore qu'elle ait les moyens de ses investissements. La compagnie entretient également la végétation le long des lignes, en débroussaillant ses voies car la friction entre les roues d’un train et le rail peut provoquer une étincelle, et pire encore, des incendies. Ces investissements représentent, chaque année, plusieurs centaines de millions d’euros de coût pour la SNCF. Une partie de ses bénéfices sont d’ailleurs affectés à ces actions. Pour rappel, les comptes de la société ferroviaire sont dans le vert avec un milliard et demi d’euros de profit pour l'année 2024.

Une facture qui risque d’augmenter

Selon les prévisions de la SNCF, à l’horizon 2050, les impacts du réchauffement climatique sur l’exploitation de son réseau ferroviaire seront multipliés par 2,5. C’est sans compter que sa facture d’électricité promet d’augmenter. La compagnie ferroviaire est notamment le plus gros consommateur d’électricité en France représentant à elle seule 10% de la consommation industrielle du pays. Malgré toutes ses précautions, la compagnie de trains se fait rattraper par les aléas climatiques. À peine trois mois après sa réouverture, par exemple, la ligne Paris-Milan est à l’arrêt depuis lundi à cause d’un torrent de boue dans les Alpes françaises, dû à un orage violent provoqué par des fortes chaleurs. Si la SNCF est fortement impactée par la canicule, son concurrent Trenitalia l'est tout autant. 

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