La SNCF annonce un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros en 2024 et un record de fréquentation sur ses TGV et Ouigo

C'est la quatrième année consécutive dans le vert pour la compagnie ferroviaire.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les résultats 2024 de la SNCF sont portés par le succès des trains à grande vitesse, les TGV et les Ouigo. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)
Les résultats 2024 de la SNCF sont portés par le succès des trains à grande vitesse, les TGV et les Ouigo. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

De bons, voire très bons, résultats pour la SNCF sur l'année écoulée. La compagnie ferroviaire annonce, jeudi 27 février, un bénéfice net de 1,6 milliard d'euros pour l'année 2024. Il s'agit de la quatrième année consécutive dans le vert pour la SNCF. Toutes les activités du groupe affichent de bons résultats se réjouit le PDG Jean-Pierre Farandou.

La logistique, avec notamment la filiale Géodis, l'un des leaders mondiaux du transport routier, se porte bien, tout comme Kéolis, qui exploite des réseaux de bus, métro ou tramway en France et à l'international. Mais la performance est surtout portée par l'activité "grande vitesse", TGV et Ouigo, qui a enregistré un nouveau record de fréquentation avec près de 130 millions de passagers en 2024. Le nombre de passagers est en hausse de 4% par rapport à 2023 et même de 11% si on se réfère à 2019, avant la crise sanitaire. Les TGV Inoui et les Ouigo n'ont jamais connu une telle fréquentation.

La SNCF a même parfois du mal à répondre à la demande par manque de rames disponibles dans l'attente de la mise en service, repoussée à 2026, des futurs TGV M, de dernière génération, avec davantage de capacités. Le groupe a cependant pu proposer plus de places en 2024 en transformant, notamment, des TGV en Ouigo où il y a plus de sièges.

Succès aussi des liaisons TER, Transilien et Intercités

Le ferroviaire est une activité qui pourrait être encore plus rentable, selon Jean-Pierre Farandou, pour qui les critiques récurrentes sur les prix des billets sont exagérées. "Le prix moyen des TGV ne bouge pas, il est entre 45 et 47 euros depuis des années, rappelle le PDG de la SNCF. On n'a même pas répercuté la moitié de la hausse des coûts dans les prix des billets. On le voit d'ailleurs dans les résultats cette année : la seule activité, ça paraît un paradoxe, qui baisse sa marge au total, ce sont les TGV. On a fait ce choix-là pour justement garder des prix attractifs pour nos clients."

Au-delà des TGV, la SNCF se félicite d'un engouement général pour le train comme mode de transport. La fréquentation des TER a également progressé de 10% en 2024. Celle des Transilien a augmenté de 8% en Île-de-France et même de 7% pour les liaisons Intercités, Paris-Clermont ou Paris-Limoges-Toulouse, pourtant sujettes à des problèmes récurrents, notamment des nombreux problèmes de régularité sur ces lignes.

L'argent gagné entièrement réinvesti dans le réseau

Le bénéfice d'1,6 milliard d'euros dégagé par la SNCF sert à l'entretien et la modernisation des plus de 27 000 km de lignes ferroviaires que compte la France. "[L'argent] est engagé dans la régénération du réseau, explique Jean-Pierre Farandou. C'est une décision qu'on prend avec l'État parce qu'au fond, l'État est notre actionnaire. Il pourrait décider de prendre cet argent et le mettre dans l'effort pour les armées ou les forces pour l'Education nationale, il a fait le choix de laisser cet argent dans le ferroviaire. On passe par ce qu'on appelle un fonds de concours, dont le produit est intégralement utilisé pour la régénération du réseau."

La SNCF contribue précisément pour 1,7 milliard d'euros à ce fonds de concours et investit, en outre, sur ses fonds propres chaque année, pour 3,2 milliards d'euros supplémentaires, dans le réseau. Un effort qu'elle va encore augmenter de 500 millions d'euros. Des décennies de sous-investissement chronique ont conduit au vieillissement du réseau, avec un âge moyen de 30 ans, mais parfois beaucoup plus sur certaines lignes. L'âge moyen du réseau en Allemagne est, à titre de comparaison, de seulement 17 ans.

D'où le risque accru de pannes et de retards et d'où l'appel du pied lancé par Jean-Pierre Farandou à l'État, pour qu'il fasse un effort supplémentaire d'1 milliard d'euros par an à partir de 2028.

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