Le directeur général d'Air France-KLM fustige les lois françaises et européennes qui ne permettent pas de résister à la concurrence étrangère
Alors que plusieurs grands patrons français s'exaspèrent des lois qui favorisent finalement la concurrence étrangère, Ben Smith a poussé un véritable coup de gueule, lundi, contre la France et l’Europe qui ne soutiennent pas assez leurs entreprises.
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Lundi 2 juin, à l'occasion de l'assemblée générale de l'Association du transport aérien international,
Ben Smith, le directeur général d'Air France-KLM, n'y est pas allé de main morte. Le marché du transport aérien est reparti à la hausse depuis plusieurs mois, mais si le constructeur Airbus a le vent en poupe, ce n'est pas le cas pour les compagnies aériennes.
Ben Smith a pointé le recul des compagnies françaises et européennes qui ont tant de mal à rester dans la course, alors que les compagnies étrangères profitent à plein de la croissance du trafic aérien et raflent sans mal des parts de marché. Le dirigeant signale les contraintes beaucoup trop fortes qui pèsent sur les groupes tricolores et européens : des contraintes fiscales et environnementales.
L'empêchement de construire des géants européens
Mais il ne vise pas seulement le poids des taxes, il fustige aussi les obligations administratives, la bureaucratie qui entrave le développement des entreprises. Ben Smith remet notamment en cause la vigilance de l'Autorité de la concurrence européenne, qui souvent empêche des rapprochements d'entreprises susceptibles de bâtir des géants européens. Selon Ben Smith, ce sont ces géants qui seraient suffisamment solides et puissants pour rivaliser avec leurs compétiteurs internationaux. "La compagnie low-cost Ryanair peut aller réclamer à Bruxelles, au nom de la concurrence, des compensations pour chaque opération de consolidation que nous voudrions réaliser", dénonce-t-il.
Et il n'est pas le seul patron à se plaindre. Il est même frappant de voir, ces derniers mois, de nombreux grands patrons français exprimer haut et fort leur exaspération et leur inquiétude devant le décrochage de nos fleurons dans la compétition mondiale.
L' irritation des grands patrons
Florent Menegaux le patron de Michelin, en janvier, justifiait la fermeture de ses usines de Cholet et Vannes par le manque de soutien face à la concurrence chinoise. Il indiquait que les prix de l'énergie, et le coût du travail étaient bien trop élevés en Europe.
L'ex-patron d'EDF, Luc Rémont, avait expliqué en décembre 2024 combien "c'est l‘enfer d'investir en France", à cause des normes et régulations de tout ordre. Luc Rémont a été limogé et récemment, c'est Bernard Arnaud qui a dénoncé une pression fiscale est si forte que c'est devenu "un véritable encouragement à la délocalisation". Le patron de LVMH s'insurge aussi contre un État qui se mêle beaucoup trop de la gestion des entreprises privées.
On peut se demander quelle influence ont ces prises de parole sur les gouvernances. Au nom de la compétitivité des entreprises, de nombreuses législations européennes - mais aussi françaises - sont remises en cause. Notamment celles qui obligent les grandes entreprises à limiter les atteintes aux droits humains et à l'environnement. Évidemment, les associations et ONG sont vent debout face à ce qu'elles jugent être un retour en arrière.
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