L'aéronautique anticipe encore de nombreux recrutements cette année

Après un gros trou d'air pendant la période covid, l'activité de la filière aéronautique a remonté la pente bien plus vite que prévu. L'an dernier, les entreprises du secteur ont massivement embauché : 29 000 salariés en tout. C'est davantage que ce qu'elles avaient anticipé. Quelles sont les prévisions pour cette année ?

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Après 29.000 recrutements l'an dernier, les entreprises de l'aéronautique et du spatial tablent sur 25.000 embauches cette année. (FG TRADE / E+ / GETTY)
Après 29.000 recrutements l'an dernier, les entreprises de l'aéronautique et du spatial tablent sur 25.000 embauches cette année. (FG TRADE / E+ / GETTY)

La dynamique va rester forte selon le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), qui représente la moitié des entreprises du secteur. Ce syndicat patronal table sur 25.000 embauches d'ici à la fin de l'année, tout en affichant une certaine prudence, en raison de la guerre commerciale déclenchée par le président américain.

Entre les droits de douane de 10% déjà en vigueur sur les produits exportés aux États-Unis, et ceux qui pourraient encore survenir, les entreprises sont dans le flou. D'autant qu'elles ne savent pas encore qui va absorber ce surcoût. Certaines pourraient décaler leurs recrutements, le temps d'y voir plus clair, explique Frédéric Parisot, le délégué général du Gifas. Reste que les carnets de commandes des mastodontes du secteur sont pleins à craquer. Sur les 10 ans à venir, Airbus va devoir livrer près de 8 700 avions, et Dassault 220 avions de chasse Rafale.

Opérateurs et techniciens d'atelier très demandés

Parmi les 25 000 recrutements prévus cette année, quels sont les postes les plus recherchés ? Outre les ingénieurs, les entreprises de l'aéronautique et du spatial déroulent le tapis rouge aux opérateurs et aux techniciens d'atelier. Car pour produire plus et augmenter les cadences, il faut du monde sur les chaînes d'assemblage.

"On cherche des ajusteurs, des monteurs d'équipements, des opérateurs de commandes numériques, des peintres, des câbleurs, des chaudronniers, des soudeurs, des mécaniciens ou des contrôleurs qualité indique Frédéric Parisot. Le défi, c'est que beaucoup de gens pensent que c'est compliqué de rentrer dans l'aéronautique."

Deux tiers des chômeurs perçoivent, en effet, les entreprises du secteur comme élitistes ou inaccessibles et trois quarts d'entre eux pensent ne pas avoir les compétences nécessaires, d'après une étude de la chaire Pégase qui sera publiée fin mai.

Des métiers ouverts à tous les profils

Selon le Gifas, les métiers à pourvoir sont ouverts au contraire à tous les profils, du CAP au bac +8, et aux personnes en reconversion. D'autant qu'une fois embauchés, les salariés sont à nouveau formés, en raison des exigences sécuritaires très fortes dans ce secteur.

Les entreprises déploient aussi des efforts pour attirer plus de femmes. Elles représentent désormais 27% des effectifs, contre 20% il y a 10 ans.

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