Du TFA, un polluant éternel, détecté dans des bouteilles de vin en Europe à des niveaux record
La concentration du plus petit et répandu des PFAS, les polluants éternels, qui contamine aussi l’eau du robinet, augmente dans le vin à un rythme galopant depuis 1988, d'après une étude du Réseau européen d'action contre les pesticides.
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Une alerte (une de plus) sur l'omniprésence des PFAS, surnommés les polluants éternels, dans notre quotidien. Cette fois, du TFA, pour acide trifluoroacétique, a été retrouvé dans le vin. C'est une petite molécule extrêmement persistante, le plus petit des polluants éternels. Le Réseau européen d'action contre les pesticides en a détecté dans les bouteilles de vins qu'il a fait analyser, une cinquantaine au total, venues de 10 pays de l'Union européenne dont la France, l'Espagne, l'Allemagne, ou encore l'Autriche. Certains millésimes remontent aux années 1970, chaque bouteille est comme un témoin de son époque au moment de sa production.
On voit donc au fil du temps la pollution au TFA progresser. Aucune trace du polluant éternel n'est détectée dans les bouteilles antérieures à 1988, puis la courbe des concentrations grimpe, elle est même exponentielle. Certaines dépassent désormais très nettement celles retrouvées jusqu'ici, par exemple, dans l'eau du robinet. Mais ces résultats ne sont finalement pas si surprenants. On sait que cet acide trifluoroacétique contamine largement notre environnement, et de plus en plus. Il a été retrouvé dans l'eau potable, les nappes phréatiques et les sols à travers toute l'Europe. Plusieurs sources de contamination ont pu être identifiées : la production de polluants éternels en usine, des gaz réfrigérants et pesticides (certains utilisés dans la viticulture) qui se dégradent, et donnent ce fameux TFA.
Quels risques pour la santé ?
Il est pourtant difficile d'évaluer précisément les risques pour la santé, car le TFA, comme l'immense majorité des polluants éternels, est encore méconnu, mais il est soupçonné d'être toxique pour la reproduction. L'Académie des sciences appelait d'ailleurs en mars à lancer un grand plan de recherche sur les polluants éternels, pour déterminer précisément les dangers. Le Réseau européen d'action contre les pesticides, lui, réclame des mesures immédiates en interdisant la trentaine de pesticides qui se dégradent en TFA. Ce n'est pas rien, cela représente 15% des produits phytosanitaires vendus en Europe.
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