Édito
Les affaires judiciaires de Rachida Dati vont-elles contrarier ses ambitions politiques ?

Rachida Dati est renvoyée en correctionnelle avec Carlos Ghosn pour corruption et trafic d'influence. La date du procès sera fixée fin septembre, un calendrier qui a son importance, pour celle qui veut être candidate aux municipales à Paris en 2026.

Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La ministre de la Culture, Rachida Dati, en conversation avec Gabriel Attal, président du parti présidentiel renaissance, le 30 juin 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)
La ministre de la Culture, Rachida Dati, en conversation avec Gabriel Attal, président du parti présidentiel renaissance, le 30 juin 2025. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Rachida Dati n'est pas du genre à quitter la scène facilement, la preuve mardi 22 juillet, sur LCI, une fois son interview terminée, la revoilà qui débarque en plateau pour corriger l'éditorialiste Guillaume Roquette à propos de son renvoi en procès pour corruption et trafic d'influence. Elle l'interpelle par rapport à Jean-Dominique Sénard, le président du conseil d'administration de Renault, qui, selon elle, souhaite régler ses comptes avec Carlos Ghosn, à travers elle.

La ministre de la Culture finit par partir, mais pas bien loin, puisqu'elle dit : "Je reste en régie". L'illustration de sa "détermination" à ne pas se laisser faire et rien ne "la fera dévier", assure-t-elle. "Ça fait des années qu'elle est attaquée, mais elle ira au bout du combat pour l'alternance à Paris", affirment ses proches. C'est une Rachida Dati quasi-insubmersible et indébranchable, qu'ils décrivent. Un élu, qui ne fait pas partie de ses amis, résume son caractère : "Quand elle a un mur en face d'elle, Rachida Dati essaye de le défoncer". Elle a ainsi aussitôt fait appel de son renvoi en correctionnelle et tapé sur les magistrats.

Cette perspective du procès peut en refroidir certains, parce que la gauche ne manquera pas de taper là où ça fait mal et d'en faire un argument de campagne. Chez LR, tout le monde n'est pas au garde-à-vous derrière Rachida Dati, en témoigne ce commentaire d'un élu, "quand des smicards entendent qu'elle aurait touché des centaines de milliers d'euros, ils se disent, c'est tous des pourris."

Le doute s'installe pour les municipales

Signe des tensions, Rachida Dati n'apprécie pas du tout ce que fait LR pour la législative partielle qui se tiendra à la rentrée dans son fief, le 7e arrondissement de Paris. Michel Barnier veut être candidat, Bruno Retailleau le soutient alors qu'elle aussi lorgne ce siège de député. Ses proches y voient la recherche d'un plan B, au cas où elle serait empêchée pour les municipales. "Barnier est instrumentalisé", torpille-t-elle.

Ce procès va aussi provoquer des questionnements chez les macronistes, alors que depuis son arrivée au gouvernement, il est question qu'elle soit la candidate de Renaissance où elle a de fervents supporters. Pour eux, c'est elle la plus à même de gagner Paris, les affaires n'ayant, jusqu'ici en tout cas, aucun impact sur sa popularité.

D'autres jugent ce scénario "risqué", car "on va nous demander qui sera maire de Paris, si elle est élue puis condamnée ?" Un LR pro-Dati riposte : "Ce sont les gauchistes, les pleutres et les ambitieux", qui ne veulent pas d'elle. À ce stade, le parti de Gabriel Attal temporise. C'est à la fin de l'été 2025, qu'une décision doit être prise.

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