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Édito
Chantier de l'A69 : comment la construction de cet axe autoroutier pourrait s'achever au forceps
La justice a autorisé mercredi la reprise du chantier de l'A69 et la nuit suivante, les députés ont supprimé les ZFE, les "zones à faibles émissions" excluant les véhicules les plus polluants des grandes villes. Une double défaite en quelques heures pour les écologistes.
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Il ne fait pas bon être écologiste aujourd'hui en France. Après la proposition de loi Duplomb, voulant réintroduire certains pesticides interdits, et la motion de rejet du texte votée par ses partisans pour empêcher que ce dernier soit amendé par les parlementaires insoumis et écologistes, c'est un nouveau coup dur pour les élus et militants écologistes.
À commencer par Thomas Brail, l'une des figures de la lutte contre le projet d'autoroute A69 si controversé, qui menace d'entamer une grève de la soif quand le chantier de l'A69 reprendra officiellement, vraisemblablement dans 15 jours, à la mi-juin, selon le ministre des Transports, Philippe Tabarot. La cour d'appel administrative de Toulouse a autorisé la reprise des travaux, mercredi 28 mai, alors que ceux-ci avaient été suspendus juridiquement, il y a trois mois.
Encore un espoir pour les écologistes
C'est donc un revers pour la patronne des Verts Marine Tondelier et ses troupes, qui avaient crié victoire sans doute trop vite lorsque la justice avait suspendu en février le chantier de cet axe autoroutier de 53 km, déjà réalisé aux deux tiers pour la modique somme de 300 millions d'euros déjà dépensés. Les opposants peuvent toujours espérer le jugement sur le fond, c'est là que reposent tous les espoirs des écologistes.
La cour s'est en effet prononcée sur un recours en urgence déposé par l'État, visant à redémarrer le chantier. Une voie parlementaire qui permet de ne pas attendre que la cour d'appel administrative se prononce sur le fond du dossier. "Nous attendons le verdict sur le fond en appel, et nous soutiendrons toutes les mobilisations contre ce projet d'un autre temps", martelait mercredi Marine Tondelier sur le réseau social X, alors qu'une quinzaine de manifestations a rassemblé le soir même des dizaines d'opposants partout en France.
Un tour de passe-passe gouvernemental
Mais la décision sur le fond pourrait intervenir dans plusieurs mois, pas avant 2026, désespèrent les plus pessimistes. Et les élus écologistes ne sont pas au bout de leur peine. S'ils venaient finalement à obtenir l'arrêt en appel de cette autoroute de la discorde censée désenclaver la région toulousaine, le gouvernement a prévu un petit tour de passe-passe comme il en a bien souvent le secret.
La semaine prochaine, une proposition de loi dite de "validation" sera proposée au vote des députés pour autoriser la poursuite de la construction de l’A69, sans attendre que la Cour d’appel administrative se prononce justement sur le fond du dossier. Une sorte de loi sur mesure, spécialement conçue pour ce chantier autoroutier, qui a déjà été votée très largement par les sénateurs il y a quelques semaines, et qui a pour objectif tout bonnement de contourner la première décision de justice, qui avait pourtant suspendu le chantier en février.
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