"On est consternés" : le collectif La Voie est libre va saisir le conseil d'Etat après l'autorisation de la reprise du chantier de l'autoroute A69

Malgré cette nouvelle procédure devant le Conseil d'Etat, "le chantier va reprendre dans les trois prochains mois", engendrant "des dégâts pour rien", se désole Alain Hébrard, membre du collectif La Voie est libre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le chantier de l'A69, en pause depuis fin février, à Saint-Germain-des Prés, le 15 mai 2025. (MATTHIEU RONDEL / AFP)
Le chantier de l'A69, en pause depuis fin février, à Saint-Germain-des Prés, le 15 mai 2025. (MATTHIEU RONDEL / AFP)

"On va saisir le conseil d'Etat", annonce Alain Hébrard, membre du collectif La Voie est libre après la décision, mercredi 28 mai, de la cour d'appel de Toulouse. Les juges autorisent la reprise du chantier contesté de l'A69 entre Toulouse et Castres, stoppée depuis fin février. "La cour administrative d'appel de Toulouse prononce le sursis à l'exécution des jugements rendus le 27 février annulant les autorisations environnementales délivrées par l'Etat", écrit la juridiction dans un communiqué.

Saisir la plus haute juridiction administrative "ne va pas suspendre la reprise des travaux", regrette le militant écologiste. "Le chantier va reprendre dans les trois prochains mois. Si les juges rendent une décision à la fin de l'année, ça voudra dire qu'ils vont faire des dégâts pendant quelques mois pour rien", explique Alain Hébrard.

La cour se prononçait sur un recours en urgence déposé par l'Etat, visant à redémarrer ce chantier de 53 kilomètres. Cette voie parlementaire prévoit d'autoriser la poursuite de la construction de l'A69, sans attendre que la cour d'appel administrative se prononce sur le fond du dossier. "Bonne nouvelle !", réagit, mercredi matin sur X, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Une suspicion de décision hautement politique"

"On est consternés" par cette décision, déplore ce mercredi sur France Inter Gilles Garric, un autre membre du collectif d'opposants La Voie est libre. "On vient d'avoir les soi-disant motivations de la cour d'appel, il n'y a rien, aucune motivation, c'est lapidaire, ça tient en deux lignes et ça balaye d'un revers de main les 150 pages de mémoire en défense que nous avions produites avant l'audience, on se demande même s'ils l'ont lu", dénonce Gilles Garric, qui suspecte une "pression politique énorme". "Les juges du sursis ne pouvaient pas faire pire pour faire naître une suspicion de décision hautement politique. C’est consternant et c’est un manque de respect criant envers le justiciable !" ajoute le collectif dans un communiqué.

"Le projet A69 est toujours illégal et la procédure au fond en appel nous donnera raison", écrit La Voie est libre. "Par le refus de motiver leur décision, les juges du sursis admettent implicitement que les arguments de l’État sont vides et très insuffisants pour pouvoir motiver leur décision. Nous sommes donc confiants pour la suite", ajoute le collectif. 

Le 27 février, à la surprise générale, le tribunal administratif de Toulouse avait arrêté le chantier de cette autoroute entamé en 2023. La rapporteure publique a demandé l'annulation de l'autorisation environnementale de ce chantier, car il n'a pas de "raison impérative d'intérêt public majeur".

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.