Trêve Hamas-Israël : "Ce serait une première victoire de Donald Trump", selon Nicolas Tenzer

La trêve envisagée entre le Hamas et Israël, "est une petite avancée", et "ce serait une première victoire de Donald Trump", analyse Nicolas Tenzer. Vendredi, le Hamas s'est dit prêt à "engager immédiatement" des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de trêve parrainée par Washington et transmise par la médiation du Qatar et de l'Égypte. 
 
C'est dans ce contexte d'un cessez-le-feu à Gaza que le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, est attendu lundi à Washington pour sa troisième visite aux États-Unis en six mois, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. "Effectivement, par rapport à tout ce qui s'est dit ou fait, notamment depuis le 7-Octobre, mais même dans les mois avant, on a l'impression qu'on a une sorte de schéma qui paraît, sur le papier en tout cas, viable", observe Nicolas Tenzer.  

 L'enseignant à Sciences Po appelle cependant à rester "extrêmement prudent" sur les prochains événements, puisqu'il est "très difficile" d'imaginer Benyamin Nétanyahou accepter une trêve avec le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, qu'il a promis d'éliminer "jusqu'à la racine". "Mais en même temps, si vous avez une pression extrêmement forte des États-Unis sur Benyamin Nétanyahou, c'est quelque chose qui peut se produire", avance Nicolas Tenzer.

Depuis le 7 octobre 2023, deux trêves ont eu lieu entre le Hamas et Israël, une première en novembre 2023, la deuxième en janvier et février 2025. Elles avaient permis le retour d'otages israéliens détenus par le Hamas, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.  
 
L'attaque du 7 octobre 2023, perpétrée par le Hamas, a fait 1 219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles. Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne a tué au moins 57 268 Palestiniens dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. 

Emmanuel Macron "a eu tort d'appeler Vladimir Poutine"

Le président américain Donald Trump s'est en revanche dit vendredi "très mécontent" de son appel téléphonique la veille avec Vladimir Poutine, qui n'a pas apporté de progrès pour parvenir à mettre fin à la guerre en Ukraine, estimant que son homologue russe voulait "juste continuer à tuer des gens". "Si Trump en tire les conséquences, c'est une bonne chose, cela voudrait dire qu'enfin, il est réaliste par rapport à Poutine", réagit Nicolas Tenzer. 

"On sait parfaitement que Poutine a une volonté de continuer à assassiner autant qu'il peut. Tuer, massacrer, torturer : c'est son programme depuis 25 ans et on le voit depuis 11 ans en Ukraine, surtout depuis un peu plus de trois ans."

Nicolas Tenzer

sur franceinfo

Emmanuel Macron, qui lui aussi a téléphoné à Vladimir Poutine "a eu tort, pour deux raisons. D'abord, ça n'apporte absolument rien, il ne faut rien attendre de Vladimir Poutine. Deuxièmement, c'est un criminel de guerre. Poutine cherche à le faire oublier, à blanchir ses crimes, et derrière, vous avez un biais qui permet à Poutine de dire 'je suis un interlocuteur", alors qu'il faut le considérer comme un criminel qu'il faut pourchasser", estime Nicolas Tenzer.

L'appel d'Emmanuel Macron au président russe concernait initialement la capacité d'enrichissement d'uranium de l'Iran, alors que les Français Cécile Kohler et Jacques Paris sont toujours retenus par Téhéran, visés par des accusations d'"espionnage pour le Mossad".

-------------------

Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du samedi 5 juillet 2025 :