"Les corps étaient carbonisés" : à Gaza, des habitants sidérés par le bombardement israélien d'une école servant de refuge

En attendant un éventuel cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, l'Etat hébreu intensifie ses attaques sur l'enclave. Une école de la ville de Gaza a été rayée de la carte, 15 personnes sont mortes dans le bombardement.

Article rédigé par Thibault Lefèvre - Rami Al Meghari
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des habitants passent près de l'école Mustafa Hafezn détruite par une frappe israélienne, le 3 juillet 2025 à Gaza. (OMAR AL-QATTAA / AFP)
Des habitants passent près de l'école Mustafa Hafezn détruite par une frappe israélienne, le 3 juillet 2025 à Gaza. (OMAR AL-QATTAA / AFP)

Les Palestiniens de Gaza attendent désespérément un cessez-le-feu alors qu'une délégation du Hamas est actuellement au Caire, en Egypte, pour étudier la proposition de trêve américano-israélienne de 60 jours, qui prévoit la libération de dix otages vivants et de 18 dépouilles contre des prisonniers palestiniens. 

En attendant une possible fumée blanche, Israël intensifie ses bombardements sur l'enclave. 118 morts jeudi 3 juillet et près de 600 blessés, selon le ministère de la Santé lié à l'organisation islamiste. Parmi eux, 15 victimes dans une école de la ville de Gaza.

"C'était une ville fantôme, l'école était en feu"

C'est toute une famille qui a été décimée tôt, jeudi matin, lors d'une frappe sur l'école Mustafa Hafez, dans le centre de la ville de Gaza. Le bâtiment servait de refuge à des déplacés. Un homme, son épouse et ses enfants sont morts sur le coup. "C'était une ville fantôme, l'école était en feu, raconte un survivant. Je me suis précipité pour aller voir mes enfants à proximité, mon épouse et des membres de ma belle-famille ont été blessés, ils venaient de s'installer sous ma tente."

"J'ai sorti mes enfants des décombres et puis j'ai vu mon frère qui agonisait. Autour de moi, il n'y avait que des morts."

Un survivant d'une frappe israélienne à Gaza

à franceinfo

Et de conclure : "Les corps étaient carbonisés, ils étaient en train d'être évacués."

"Il a été tué alors qu'il marchait dans la rue"

Au milieu des vêtements en lambeaux, des chaises en morceaux et des flaques de sang à peine séchées, des femmes crient leur colère. Soubhia connaissait des déplacés de l'école. Elle raconte au journaliste Rami Al Meghari avoir perdu son fils Mohammad il y a quelques semaines. "Mon Dieu, j'étais tellement malheureuse quand Mohammad a été tué alors qu'il marchait dans la rue. Qu'Allah prenne soin de toutes ces victimes."

Sollicitée, l'armée israélienne assure avoir ciblé un terroriste clé du Hamas. Selon un de ses porte-parole, il opérait d'un centre de commandement dans la ville de Gaza.

Le reportage de Rami Al Meghari depuis Gaza

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