Loi agricole Duplomb : "Le monde agricole n'est pas le premier pollueur de notre pays", estime le député LR Julien Dive

Le rapporteur de la proposition de loi Duplomb défend la stratégie du bloc central qui a consisté à rejeter la proposition de loi agricole par une manœuvre tactique afin de passer outre le "mur" d'amendements écologistes et insoumis.

Article rédigé par franceinfo
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Julien Dive, député LR, rapporteur du texte, le 26 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)
Julien Dive, député LR, rapporteur du texte, le 26 mai 2025. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS via AFP)

"Arrêtons de crier haro sur le monde agricole qui n'est pas le premier pollueur de notre pays", a réagi lundi 26 mai sur franceinfo Julien Dive, député LR de l’Aisne, rapporteur de la proposition de loi Duplomb qui entend notamment réintroduire en France de l'acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes. L'Assemblée nationale a adopté une motion de rejet pour éviter l'obstruction parlementaire et accélérer la discussion du texte en commission mixte paritaire.

Pour la députée écologiste Sandra Regol, que les députés du bloc central en arrivent à voter une motion de rejet contre leur propre proposition de loi, c'est une manière de "dévoyer tous les textes pour empêcher toute expression de l'Assemblée nationale". Pas du tout lui répond Julien Dive à l'origine de cette motion de rejet, "dans tous les cas de figure, on serait passé par la commission mixte paritaire. La grande nuance, c'est que les écologistes et les 'Lfistes' sont en train de crier finalement au scandale alors qu'ils sont les premiers à avoir créé cette situation", dénonce-t-il. "En fait, la procédure de la motion de rejet s'utilise dès lors qu'il n'y a plus de possibilité de délibération. Contrairement à ce que disait Madame Regol elle s'utilise et c'est inscrit tel quel dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale". Jusqu'à 3 500 amendements ont été déposés par les opposants à cette proposition de loi.

"Siffler la fin de la récré"

Ce sont "des milliers d'amendements d'obstruction, ce ne sont pas des amendements pour enrichir le texte", se désole Julien Dive qui "était prêt à débattre, je l'ai fait en commission à l'Assemblée nationale, j'ai pris des amendements, même de la gauche, pour valoriser le texte. Là, en séance, c'était des amendements d'obstruction" insiste-t-il, "créant 1 200 articles supplémentaires", pour "reporter des mesures à 2099, 2100". On "voyait bien la logique qui était la leur, qui était uniquement d'empêcher le débat. Ils ont voulu continuer dans leur jusqu’au-boutisme. À un moment donné, il faut siffler la fin de la récréation à l'Assemblée nationale. C'est ce que j'ai fait cet après-midi".

Pour Julien Dive, être en faveur de cette proposition de loi, ce n'est pas céder aux pressions des agriculteurs qui manifestaient devant l'Assemblée nationale. "Ça veut dire qu'aujourd'hui, les agriculteurs, il ne faudrait pas les écouter ?", s'interroge-t-il. "Le monde agricole, je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il revendique. Je défends juste un texte pour apporter des réponses. Et j'aurais aimé que les députés d'opposition, les députés du bloc de gauche, aient le même esprit d'initiative, le même esprit constructif". Julien Dive dit entendre les critiques et les craintes des apiculteurs par rapport à ce pesticide, mais explique qu'en cas de vote "le texte serait dérogatoire. Cela veut dire que les filières devraient en faire la demande" et dans ce cas, "elles devraient prouver qu'elles sont en situation d'impasse, qu'elles n'ont pas d'alternative". Pour lui ce sont des "garde-fous" suffisants pour éviter des abus.

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