Proposition de loi Duplomb : "Ce texte n'est pas une dérogation française, c'est simplement enlever un boulet au pied, par rapport à nos voisins européens", plaide l'auteur du texte

Le sénateur LR Laurent Duplomb, agriculteur en Haute-Loire et membre de la FDSEA, défend sa proposition de loi pour "lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur". Le texte est examiné à partir de lundi à l'Assemblée nationale.

Article rédigé par franceinfo
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Le sénateur Les Républicains de Haute-Loire, Laurent Duplomb, au Sénat, le 11 février 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)
Le sénateur Les Républicains de Haute-Loire, Laurent Duplomb, au Sénat, le 11 février 2025. (ALAIN JOCARD / AFP)

"Ce texte n'est pas une dérogation française, c'est simplement enlever un boulet au pied, par rapport à nos voisins européens", plaide sur ICI Saint-Etienne Loire (ex-France Bleu) le sénateur LR de Haute-Loire Laurent Duplomb, auteur de la proposition de loi examinée à partir de lundi 26 mai à l'Assemblée nationale et qui vise à "lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur".

Pour Laurent Duplomb, la France est "en déclin" à cause de "notre manque de compétitivité", dû au coût plus fort du travail, mais aussi aux normes. "J'ai étudié cinq produits emblématiques de la consommation française : la pomme, la tomate, le poulet, le lait et le blé", détaille-t-il. "J'ai décortiqué la totalité de la filière" et constaté "qu'on a des charges plus élevées que nos concurrents. Mais pas nos concurrents à l'autre bout de la planète ! Nos concurrents au bord de nos frontières !" s'emporte-t-il.

"Arrêter de vouloir toujours laver plus vert que vert"

"En France, les normes coûtent globalement à tout le monde 22 fois plus qu'en Allemagne, explique-t-il à ICI Saint-Étienne Loire sur son exploitation de Saint-Paulien, en Haute-Loire. Si on fait un simple calcul mathématique de petit paysan, le PIB français, c'est 3 000 milliards d'euros. Si les normes françaises nous coûtent 4% du PIB, elles nous coûtent 120 milliards par an", calcule l'élu. Et ces normes diminuent, selon lui, "la compétitivité des exploitations". Les pays européens qui ont moins de normes constituent une "concurrence déloyale" pour le sénateur. Il exhorte à "arrêter de vouloir toujours laver plus vert que vert", "arrêter de vouloir toujours contraindre", "notre pays est parti à la dérive du fait du système administratif et des normes qui sont créées sans arrêt".

Ce texte, "ce n'est pas pour donner plus au paysan français, par rapport aux autres paysans européens, prévient Laurent Duplomb, c'est pour leur donner les mêmes chances de réussir". Il affirme que "ce n'est pas une dérogation française, c'est simplement enlever quelque chose, un boulet au pied, une entrave, qu'on a rajouté par rapport à la concurrence de nos plus proches voisins européens".

Le texte déjà adopté au Sénat

La proposition de loi a déjà été votée au Sénat. Elle vise à effacer les contraintes dont souffre le monde agricole, selon l'élu agriculteur, ancien président des Jeunes Agriculteurs de la Haute-Loire et membre de la FDSEA. L'élu LR est accusé par les opposants à son texte de vouloir réintroduire des pesticides dangereux pour l'homme et la nature.

Le texte est par exemple décrié par des scientifiques, des médecins, des écologistes et les apiculteurs, puisqu'il prévoit la réintroduction d'insecticide du type néonicotinoïdes, nocif pour les pollinisateurs. Laurent Duplomb répond que "la suppression de certaines molécules fait qu'aujourd'hui on est dans l'impasse pour beaucoup de cultures", comme "la noisette, la pomme, la poire". Avec la suppression de la spirotétramate, les Français "n'auront plus rien, pour lutter contre le puceron cendré ou la punaise diabolique" à l'inverse des "Polonais qui sont nos premiers concurrents".

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