"Certains corps sont en décomposition" : dans la bande de Gaza, la recherche des morts sous les décombres se fait avec des moyens dérisoires

Après deux ans de conflit, un fragile cessez-le-feu est en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Pour la Défense civile palestinienne, c'est le début d'un long travail : rechercher les 10 000 corps qui se trouvent encore, selon elle, sous les décombres.

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Un secouriste au milieu des décombres d'un immeuble dans la bande de Gaza, le 22 juin 2024. Photo d'illustration. (OMAR AL-QATTAA / AFP)
Un secouriste au milieu des décombres d'un immeuble dans la bande de Gaza, le 22 juin 2024. Photo d'illustration. (OMAR AL-QATTAA / AFP)

Gaza cherche ses morts. Depuis le cessez-le-feu, en vigueur depuis le 10 octobre, les secouristes de la Défense civile palestinienne de Gaza, opérant sous l'autorité du Hamas, s'affairent pour essayer de retrouver les corps ensevelis. Un travail titanesque avec des moyens dérisoires. Selon les secouristes, 10 000 corps se trouvent encore sous les décombres.

"C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Les secouristes creusent avec leurs mains. Nous n'avons pas assez de matériel", déplore le colonel Raed Al Dashan. "Nous n'avons par exemple pas de dispositif de détection. C'est épuisant pour les équipes", décrit-il.

"Dans beaucoup d'endroits les corps sont en décomposition"

"Dans beaucoup d'endroits, les corps sont en décomposition et sont mélangés au béton. Il arrive que nous retrouvions des morceaux à un endroit et d'autres ailleurs", raconte le colonel. "Nous les récupérons puis les rassemblons. Ensuite, nous appelons les familles pour les identifier. Certaines dépouilles sont envoyées dans les hôpitaux où elles sont conservées pendant cinq jours. Si pendant cette période le corps n'est pas identifié, il est enterré et marqué. Comme ça, si un jour un proche se manifeste, il pourra encore le reconnaître", détaille-t-il.

La Défense civile palestinienne n'a pas assez d'engins de chantier et de matériel de détection. Même les équipements les plus rudimentaires manquent, selon Ibrahim Abu Al Rish, le directeur du centre de secours du quartier d'Al-Rimal. "Nos sauveteurs risquent leur vie pendant les opérations. Ils ne sont pas protégés", alerte-t-il.

"Nous n'avons pas assez de combinaisons, de gants ou de masques adaptés."

Ibrahim Abu Al Rish, directeur du centre de secours du quartier d'Al-Rimal

à franceinfo

La Défense civile manque enfin évidemment de personnel. Selon elle, 22 sauveteurs sont morts depuis plus de deux ans et plus de 150 ont été blessés.

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