"Tous ces pays devraient exercer une réelle pression" : après la reconnaissance de la Palestine, les Gazaouis attendent des mesures concrètes

L'armée israélienne continue d'avancer sur Gaza malgré la reconnaissance de l'Etat palestinien par une dizaine de pays lundi 22 septembre, et laisse craindre le pire pour les habitants de l'enclave.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des déplacés palestiniens à Jabalia après des frappes dans le nord de la bande de Gaza, le 20 juillet 2025. (MOHAMMED SABER / EPA VVIA MAXPPP)
Des déplacés palestiniens à Jabalia après des frappes dans le nord de la bande de Gaza, le 20 juillet 2025. (MOHAMMED SABER / EPA VVIA MAXPPP)

Les "horreurs" qui ont lieu à Gaza "sont la conséquence de décisions qui défient l'humanité la plus élémentaire", a déclaré mardi 23 septembre le secrétaire général de l'ONU. Jamais une guerre n'a été aussi meurtrière au XXIème siècle. Les autorités israéliennes ne prennent même plus la peine de contester les bilans du ministère de la Santé de Gaza, lié au Hamas. Et au-delà de la reconnaissance de l'Etat palestinien par une dizaine de pays supplémentaires, dont la France en début de semaine, les Palestiniens aimeraient voir leur situation évoluer concrètement.

Les bombardements massifs continuent sur la ville de Gaza. Les déplacés affluent en nombre vers le sud, à l'image de Tamador, partie en direction de Khan Younes. Sa priorité, c'est la survie. La politique passe bien après. La reconnaissance de l'Etat de Palestine est une bonne décision selon elle, mais ce geste, avant tout symbolique, est loin de soulager ses souffrances quotidiennes.

"Je ne crois pas que nous allons obtenir quoi que ce soit"

"Tous ces pays devraient exercer une réelle pression, pas seulement avec des déclarations, mais par des actes, en gelant par exemple les livraisons d'armes à Israël ou en suspendant les transactions commerciales et économiques", propose-t-elle. Pour Tamaor, les pays qui reconnaissent la Palestine "devraient s'assurer qu'Israël soit isolé à tous les niveaux, politique, économique, touristique".

"C’est ce que l’on attend des pays occidentaux et des pays arabes."

Tamador, déplacée palestinienne

à franceinfo

Mahdi lui reste sous les bombes, à Gaza-ville, pour le moment en tout cas. Contrairement à Tamador, il n'attend plus rien de la communauté internationale. "Il faut absolument mettre fin aux massacres et aux déplacements de force. Nous avons à faire à des puissances coloniales et je ne crois pas que nous allons obtenir quoi que ce soit", estime-t-il.

Le Gazaoui s'attend même au pire : "Vous avez sans doute entendu qu'Israël a promis des représailles après la reconnaissance d'un État palestinien". Les Palestiniens craignent désormais que cette vague de reconnaissance aggrave leur situation. Benyamin Nétanyahou a en effet promis une riposte, après sa rencontre avec le président américain Donald Trump le 29 septembre.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.