Au Maroc, 60 personnalités appellent le roi à des réformes de "fond" pour répondre à la contestation sociale

Les signataires demandent au pouvoir en place de traiter les causes structurelles de la colère de la jeunesse marocaine, qui s'exprime depuis plusieurs semaines.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des jeunes manifestants lors d'un rassemblement à Rabat, au Maroc, le 4 octobre 2025. (ENES YILDIRIM / ANADOLU / AFP)
Des jeunes manifestants lors d'un rassemblement à Rabat, au Maroc, le 4 octobre 2025. (ENES YILDIRIM / ANADOLU / AFP)

Ils jugent que "l'heure est grave". Avant un discours royal très attendu, vendredi, 60 personnalités marocaines ont exhorté, mercredi 8 octobre, le roi du Maroc à répondre à la contestation sociale portée depuis dix jours par la jeunesse, en engageant des réformes "en profondeur". Dans une lettre ouverte, ces intellectuels, artistes et défenseurs des droits humains, parmi lesquels l'historien Maâti Mounjib, le journaliste Omar Radi et le militant Fouad Abdelmoumni, alerte sur la situation du pays.

"Nous nous adressons à vous parce que vous détenez l'autorité ultime, et donc la responsabilité ultime (...) Le peuple du Maroc souffre, sa jeunesse le crie dans les rues avec force", écrivent-ils à l'attention de Mohammed VI, qui s'exprimera vendredi lors de l'ouverture de la session parlementaire d'automne pour fixer, comme chaque année, les priorités du pays.

Il faut "traiter les causes structurelles de la colère", exhortent les signataires de la lettre ouverte, demandant aussi de lutter "contre la corruption" et "le clientélisme". Ils appellent également l'Etat à faire de l'éducation, la santé et l'emploi ses priorités, plutôt que d'investir dans des projets jugés "somptuaires", comme la construction d'un immense stade à l'approche de la Coupe d'Afrique des nations fin 2025 et du Mondial 2030.

Huit femmes enceintes décédées dans un hôpital d'Agadir

Depuis le 27 septembre, le collectif de jeunes GenZ 212, récemment apparu sur les réseaux sociaux, appelle chaque soir à des rassemblements pour réclamer des réformes dans la santé et l'éducation, la fin de la corruption et la démission du gouvernement. Les protestations ont commencé mi-septembre après la mort, à l'hôpital public d'Agadir, de huit femmes enceintes admises pour des césariennes.

Une autre femme est décédée mardi dans cet établissement après y avoir été transférée d'urgence à la suite d'une césarienne pratiquée dans un petit hôpital de la même région, a annoncé mercredi le ministère de la Santé. Une enquête administrative et médicale a été ouverte pour déterminer les circonstances de sa mort.

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