Au Maroc, le collectif GenZ 212 appelle le gouvernement à la démission après une nouvelle mobilisation de la jeunesse

Le mouvement rappelle ses revendications dans un communiqué adressé au roi Mohammed VI.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants réclament des réformes dans l'éducation et la santé, lors d'un rassemblement le 2 octobre 2025 à Rabat (Maroc). (ABU ADEM MUHAMMED / ANADOLU / AFP)
Des manifestants réclament des réformes dans l'éducation et la santé, lors d'un rassemblement le 2 octobre 2025 à Rabat (Maroc). (ABU ADEM MUHAMMED / ANADOLU / AFP)

Le collectif marocain GenZ 212 a appelé à la démission du gouvernement, dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 octobre, après une sixième soirée consécutive de manifestations pour de meilleurs services de santé et d'éducation. Ce mouvement social issu de la jeunesse, inédit pour sa spontanéité, fait suite à des protestations qui ont démarré à la mi-septembre dans plusieurs villes, après la mort à l'hôpital public d'Agadir de huit femmes enceintes admises pour césariennes.

"Le peuple veut la santé et l'éducation", ont scandé jeudi des dizaines de manifestants brandissant des drapeaux marocains dans le quartier commerçant d'Agdal, dans le centre de Rabat, la capitale marocaine, où la mobilisation s'est terminée dans le calme, d'après un journaliste de l'AFP. D'autres rassemblements pacifiques ont eu lieu à Casablanca, Marrakech et Agadir, selon la presse locale. Ils ont été impulsés par ce collectif aux fondateurs inconnus, fort de 150 000 membres sur sa page Discord et qui se présente comme un groupe de "jeunes libres" sans affiliation politique. Le collectif dit "rejeter toute forme de violence" et exhorte les manifestants "à respecter le caractère pacifique" du mouvement.

Un communiqué adressé au roi

"Nous demandons la dissolution du gouvernement actuel pour son échec à protéger les droits constitutionnels des Marocains et à répondre à leurs revendications sociales", a déclaré GenZ 212, dans un communiqué adressé au roi du Maroc, Mohammed VI. Le collectif réclame également l'ouverture d'un "processus judiciaire équitable" pour poursuivre les responsables de corruption. GenZ 212 (comme l'indicatif téléphonique du Maroc) se décrit comme un "espace de discussion" sur des questions "comme la santé, l'éducation et la lutte contre la corruption". Il affirme agir par "amour de la patrie et du roi", dans un pays marqué par de profondes inégalités, tant territoriales qu'entre les systèmes public et privé.

Un communiqué adressé au roi Mohammed VI par le collectif "GenZ 212". (GENZ 212 / DISCORD)
Un communiqué adressé au roi Mohammed VI par le collectif "GenZ 212". (GENZ 212 / DISCORD)

Plus tôt, le Premier ministre Aziz Akhannouch avait affirmé la volonté de l'exécutif de "répondre aux revendications sociales" des jeunes et "sa disposition à dialoguer". Plusieurs réformes dans le domaine de la santé ont été engagées au Maroc, mais "ces réalisations (...) restent insuffisantes", avait également reconnu le ministre de la Santé, Amine Tehraoui, mercredi devant le Parlement.

Les autorités avaient pour la première fois autorisé mercredi les rassemblements du collectif, réunissant des centaines de jeunes à Casablanca, Tanger et Tétouan. Peu après, des violences ont éclaté, notamment à Salé, ville jumelle de Rabat, où des individus cagoulés ont incendié deux voitures de police et une agence bancaire. Trois personnes ont été tuées par des gendarmes "en légitime défense" alors qu'elles tentaient "de prendre d'assaut" une brigade de gendarmerie dans le village de Lqliaâ, près d'Agadir, pour s'emparer d'armes et de munitions, selon le ministère de l'Intérieur et les autorités locales.

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