Mort d'Agathe Hilairet : pourquoi l'homme mis en examen, violeur récidiviste, était-il encore en liberté ?

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Article rédigé par franceinfo - L. Nahon, N. Schulz, E. Venuto, E. Regaud, N. Le Mente, A. Morel, H. Dugue. Édité par l’agence 6Médias
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Didier Laroche, violeur récidiviste, a été arrêté et mis en examen dans le cadre de la mort d'Agathe Hilairet. Mais comment un homme au passé judiciaire si lourd s'est-il retrouvé en liberté ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

À Vivonne (Vienne), où a été interpellé Didier Laroche, Rose-Marie Bertaud, Maire (DVD) de la commune, n'était pas au courant qu’un homme au passé judiciaire aussi lourd, inscrit au fichier des auteurs d’infraction sexuelle, vivait sur son territoire. Elle le déplore : "Pour moi, il faut que les élus sachent qu'on est capable de discrétion. Je sais que les libertés individuelles font qu'il a purgé sa peine, il était en réinsertion. C'est aussi normal qu'il puisse se réinsérer. Mais pour autant, peut-être que ça aurait facilité le travail des enquêteurs si je l'avais su."

Une évaluation du risque de récidive

Après plus de 20 ans derrière les barreaux, Didier Laroche, violeur multirécidiviste, a été libéré sous conditions. Son lieu de résidence devait être déterminé. Il avait l'obligation de se soigner, interdiction d’entrer en contact avec ses victimes et de détenir une arme. En clair : une surveillance judiciaire stricte, décidée par trois juges.

En France, avant une telle mesure, les détenus les plus dangereux passent par un centre national d'évaluation. Pendant plusieurs semaines, de nombreux professionnels tentent de mesurer le risque de récidive. Une fois libéré, l’ancien détenu doit se soumettre au suivi de conseillers d'insertion et de probation qui encadrent sa vie en dehors des murs.

Céline Bertetto, Présidente de l'Association nationale des juges d'application des peines, précise : "Il y a des personnes qui vont être suivies tous les 15 jours, tous les mois. Il y a des suivis qui, au bout d'un an, deux ans, trois ans, peuvent s'alléger un peu. L'idée, c'est de s'adapter à la dangerosité, à l'évaluation du risque qui va être faite."

Un dispositif de suivi insuffisant ?

Depuis sa sortie, le meurtrier présumé d’Agathe Hilairet devait se soumettre à un suivi médical. Celui-ci consiste en des rendez-vous fréquents avec un psychiatre ou un psychologue.

Caroline Legendre, psychologue spécialiste du suivi des délinquants sexuels, souligne : "La psychothérapie individuelle, qui est uniquement basée sur la parole, ne suffit pas et il est important d'associer des thérapies de groupe. Ces thérapies peuvent être associées à une thérapie médicamenteuse qui va abaisser toute la libido, la sexualité des sujets concernés."

Tous les trois mois, un médecin coordonnateur s’assure du bon déroulement du suivi et alerte le juge en cas de problème. Un dispositif qui, dans le cas de Didier Laroche, n’aurait pourtant pas empêché la récidive.

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