: Reportage "On est fatigués de ne pas être chez nous" : à Marseille, des sinistrés de l'incendie de juillet s'installent dans des bungalows
Un mois après le feu à Marseille, des sinistrés ont installé des logements provisoires sur un terrain situé en contrebas de leurs habitations calcinées, à l'Estaque dans le 16e arrondissement de la ville.
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Depuis l'incendie du 8 juillet, ils vivaient chez des proches. Une quinzaine de familles du quartier de l'Estaque, dans le 16e arrondissement de Marseille, s'est relogée ces derniers jours dans des bungalows. Désormais, ils vivent à quelques mètres seulement des ruines de leurs maisons, noircies par les flammes.
Alexandra est arrivée il y a une semaine : "Je vais habiter là, en attendant de voir s'ils reconstruisent ma maison dans le coin. Elle a complètement brûlé, il n'y a plus rien." Depuis l'incendie, Alexandra vivait chez sa mère. Ce mobile home est un nouveau départ, mais il faut d'abord faire quelques travaux, car elle n'avait pas les moyens d'acheter un bungalow neuf. "À l'intérieur, c'est un peu tout cassé. Mon fils est en train de tout refaire. Quand tout sera fini, ça sera une petite maison", se réjouit-elle.
Un terrain prêté par la mairie
En tout, quinze logements provisoires doivent s'installer sur le petit terrain prêté par la mairie. Pour le reste, ce sont les habitants qui font tout. La femme de 57 ans se sent abandonnée par les autorités : "On nous a laissés ici, sans eau, sans électricité, sans tout-à-l'égout. Depuis le 8 juillet, on est au même point. On n'a pas de nouvelles pour la maison, savoir si elle va être reconstruite ou pas. On attend."
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Le temps commence à se faire long pour José aussi. Le père de famille, aux traits tirés, est venu voir l'avancée du chantier. "Je suis content qu'il soit là, mais on est fatigués de ne pas être chez nous, confie-t-il. C'est moral, on se languit que tout soit fini, qu'on soit tranquilles. Déjà, on aura un pied-à-terre".
"Le dernier des Mohicans"
Mais il y en a pour qui le chemin est encore long. Le terrain d'Armand n'est pas prêt et il n'a pas non plus de mobile home. Il est contraint de rester dans sa maison à demi effondrée et dort en bas, au rez-de-chaussée, sur un fauteuil. "Le dernier des Mohicans", ironise-t-il. Il n’a pas de courant et a remis l’eau lui-même. Il "prend la douche à l’eau froide, comme dans l’ancien temps" et se nourrit de boîtes de conserve ou de sandwichs. Mobile home ou pas, il annonce la couleur : hors de question qu’on le fasse partir.
En attendant, tous s'accrochent à ces logements provisoires. Mais ils n'ont qu'à lever les yeux pour apercevoir les ruines de leurs anciennes maisons, qu'ils espèrent pouvoir retrouver un jour.
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