À Marseille, un collectif d'habitants s'est constitué et des dizaines de plaintes contre X ont été déposées après l'incendie qui a ravagé 750 hectares

Des habitants du quartier de l'Estaque, qui a été touché par les flammes, demandent des explications à la préfecture. Ils réclament des documents aux services de l'Etat et aux commandants des pompiers.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Provence
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Temps de lecture : 3min
Une vue de certaines zones brûlées par l'incendie dans le quartier de l'Estaque, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 9 juillet 2025. (VIKEN KANTARCI / AFP)
Une vue de certaines zones brûlées par l'incendie dans le quartier de l'Estaque, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 9 juillet 2025. (VIKEN KANTARCI / AFP)

Près d'un mois après l'incendie qui a ravagé 750 hectares, un collectif d'habitants du quartier de l'Estaque à Marseille s'est constitué et des dizaines de plaintes ont été déposées contre X, a appris ICI Provence (ex-France Bleu), pour comprendre pourquoi tant de maisons ont brûlé

Le 8 juillet dernier, de nombreuses habitations ont été calcinées dans le quartier de l'Estaque, à Marseille, dans l'incendie parti des Pennes-Mirabeau qui a ravagé 750 hectares. En tout, plus de 90 habitations ont été touchées. Des habitants du quartier de l'Estaque ont décidé de porter plainte contre X et de monter un collectif pour demander des explications à la préfecture. Ils réclament des documents aux services de l'Etat et aux commandants des pompiers. 
 
Le préfet a rappelé qu'il n'y avait eu aucune victime et aucun blessé grave dans cet incendie. "Lors de l'incendie de 2001 non plus, il n'y a pas eu de décès. Mais à l'époque, il n'y a eu aucune maison brûlée", répond, agacée, Pascale, dont la maison a été détruite.

"Ce n'est pas normal que les pompiers ne soient pas venus dans un lieu d'habitation si fourni, il y a eu une faute."

Pascale, une habitante victime des incendies

à franceinfo

Le collectif reproche aussi l'envoi du message d'alerte aux habitants pour qu'ils restent confinés. La plupart des riverains ont décidé de fuir en voyant les flammes arriver. Jean-Claude et Estelle, eux, sont restés trois heures dans leur sous-sol à observer les flammes à l'extérieur de leur habitation. "Je me suis dit 'ça y est, on est morts, on est morts'", raconte la septuagénaire à ICI Provence. Elle pense que les pompiers "ont dû être avertis trop tard, ils auraient dû être postés derrière les villas alors qu'ils étaient en bas".

Sa maison a finalement été globalement épargnée, mais juste en face, en revanche, la maison de Christian est complètement calcinée. Membre du collectif, il a même voulu porter plainte à titre personnel contre le préfet, mais sa plainte a été rejetée : "Quand [le préfet] a fait sa déclaration en disant qu'il a bien fait de confiner les gens, je me dis que si j'étais resté dans ma maison, j'aurais cramé", estime-t-il. Dans un communiqué du 16 juillet, le préfet défendait le confinement "pour éviter de mettre les populations en danger et assurer l'efficacité et la fluidité des opérations" de secours. 

"On veut comprendre"

Emmanuel Franc, qui a eu sa maison également détruite, assure ne pas avoir vu de pompiers pendant des heures. Il fait partie d'un groupe de travail intitulé "Demande de réponses". "On a fait une demande pour avoir le rapport général d'opération pour savoir qui s'est déplacé, quand, à quelle adresse. On veut comprendre, d'abord parce qu'on trouve inadmissible qu'il y ait eu un tel impact et surtout pour ne plus que ça se reproduise", explique-t-il à ICI Provence. 
 
La préfecture a déjà rappelé dans son communiqué du 16 juillet que le même jour, plusieurs feux étaient en cours et a détaillé les différentes interventions entre 11 heures et 13 heures. Mais le collectif, lui, réclame des précisions à partir de 13 heures, lorsque le quartier de l'Estaque a été touché. 

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