Cédric Jubillar condamné à trente ans de prison pour le meurtre de son épouse Delphine Aussaguel

Article rédigé par Juliette Campion
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, les avocats de Cédric Jubillar, face aux médias devant le tribunal d'Albi, à l'issue de l'énoncé du verdict de la cour d'assises du Tarn, le 17 octobre 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, les avocats de Cédric Jubillar, face aux médias devant le tribunal d'Albi, à l'issue de l'énoncé du verdict de la cour d'assises du Tarn, le 17 octobre 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La défense a déjà annoncé qu'elle ferait appel. Un nouveau procès devrait se tenir en 2026 pour le peintre-plaquiste de 38 ans, reconnu coupable vendredi du meurtre de Delphine Aussaguel.

Les minutes qui ont précédé le verdict de la cour d'assises du Tarn ont semblé durer une éternité. Revenues en salle d'audience, après près de six heures de délibéré, les parties civiles – sœur, frères, oncle, tante, cousin, cousines, amies de Delphine Aussaguel – se sont serrées sur les premiers rangs. Anne-Michelle S., l'une des proches amies de l'infirmière disparue, a paru très émue, enlacée par Chloé P., une autre amie de la victime. Chacun s'est tu, fébrile. Puis la cour est revenue, en même temps que Cédric Jubillar, qui a regagné son box. 

Et le verdict est tombé à 15h17. Cédric Jubillar est reconnu coupable du meurtre de sa femme Delphine Aussaguel et condamné à 30 ans de prison. Les six jurés et trois magistrats s'étaient retirés pour délibérer vendredi matin peu après 9 heures et après les derniers mots prononcés par Cédric Jubillar. "Je tiens à dire que je n'ai absolument rien fait à Delphine", a-t-il insisté.

La cour d'assises du Tarn a suivi les réquisitions de l'avocat général Pierre Aurignac, qui avait demandé "une réponse pénale extrêmement ferme" contre l'accusé de 38 ans, pour le "meurtre aggravé" de son épouse, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Il avait également demandé à ce que l'autorité parentale lui soit retirée : la décision de l'audience civile, qui s'est tenue cet après-midi, a été mise en délibéré et sera rendue le 1er décembre. 

Soulagement pour les parties civiles, la défense fait appel 

Les larmes se mettent à couler sur les bancs des parties civiles. L'oncle de Delphine Aussaguel fait un malaise, nécessitant l'intervention d'une équipe de secouristes. "On a enfin des parties civiles qui ont pu exprimer leur émotion : c'est un soulagement pour beaucoup d'entre elles. C'est la première fois que je vois certaines personnes craquer : c'est bon signe, c'est sain", commente Malika Chmani, l'avocate qui représente les enfants Jubillar, à la sortie de l'audience, face à une nuée de perches et de caméras. 

"C'est une victoire pour toutes les parties civiles. Ça fait cinq ans qu'elles souffrent, privées de corps, privées de sépulture : aujourd'hui, c'est la vérité qui a gagné sur le mensonge !", clame à son tour Mourad Battikh, qui représente plusieurs parties civiles dans ce procès. 

"Ça fait bientôt cinq ans qu'on s'égosille à dire que ce dossier n'est pas vide, qu'il y a des preuves, qu'il y a des indices, qu'il y a une scène de crime."

Mourad Battikh, avocat de parties civiles

devant la presse

L'accusé, lui, a semblé impassible à l'énoncé du verdict, hochant simplement la tête quand la présidente a précisé qu'il avait dix jours pour faire appel. Ce qu'il fera, comme l'avaient déjà annoncé ses deux avocats. Son conseil Alexandre Martin accuse le coup face à la presse : "Nous sommes déçus." Avant de préciser : "Nous allons nous mettre au travail pour l'appel." "Cet homme continuera à clamer son innocence", prévient Emmanuelle Franck, qui représente avec son confrère Cédric Jubillar depuis la mise en examen du peintre-plaquiste, à l'été 2021. Un nouveau procès devrait donc se tenir en 2026.

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