Procès Le Scouarnec : "On n'a eu aucune réponse politique, aucun soulèvement sociétal", regrette l'une des victimes

Manon Lemoine, l'une des victimes de Joël Le Scouarnec, souhaite notamment la création d'une commission parlementaire pour tirer "les leçons de ce procès" et "pour qu'on arrête les défaillances systémiques qu'il y a dans notre société".

Article rédigé par franceinfo
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Un croquis illustre le chirurgien français Joël Le Scouarnec lors de son procès pour agression ou viol sur 299 patients, au tribunal correctionnel de Vannes, le 24 février 2025. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)
Un croquis illustre le chirurgien français Joël Le Scouarnec lors de son procès pour agression ou viol sur 299 patients, au tribunal correctionnel de Vannes, le 24 février 2025. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

"On a eu aucune réponse politique, aucun soulèvement sociétal", regrette lundi 19 mai sur franceinfo Manon Lemoine, l'une des victimes de Joël Le Scouarnec. L'ancien chirurgien est jugé pour agressions sexuelles et viol sur 299 personnes, devant la cour criminelle du Morbihan à Vannes. Le Collectif de victimes de Joël Le Scouarnec a adressé un courrier aux ministères de la Santé, de la Justice et à la Haut-Commissaire à l'Enfance, pour demander l'ouverture "sans délai" d'une commission interministérielle.

"Il est indispensable aujourd'hui de réagir", alerte Manon Lemoine. Une affaire comme celle-ci, si elle laisse indifférent, va se reproduire." Grâce à la commission interministérielle, elle espère que les pouvoirs publics tireront "les leçons de ce procès, pour qu'on arrête les défaillances systémiques qu'il y a dans notre société". Elle cite notamment l'exemple de la commission parlementaire mise en place pour enquêter sur l'Affaire Bétharram.

Elle rappelle également la demande du collectif d'inscrire "la sérialité" des crimes sexuels comme "circonstance aggravante". Dans ce cas précis, elle pointe que Joël Le Scouarnec risque jusqu'à vingt ans de prison, "c'est ce que peut aussi avoir un pédocriminel quand il a agressé un enfant. Là, on est 300. Donc ce n'est pas entendable qu'il n'y a pas de circonstance aggravante de la sérialité".

Alors que le dénouement du procès approche, la jeune femme se dit "fatiguée" par les trois mois d'audience, alors qu'elle "devrait être dans un travail de reconstruction". Elle espère que les pouvoirs publics vont proposer "quelque chose de concret, et qui nous fais comprendre qu'ils ont pris la mesure de cette affaire et qu'ils arrêtent de se rejeter la faute les uns sur les autres. C'est un travail collectif qui doit être réalisé", conclut-elle.

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