Affaire Le Scouarnec : un collectif de victimes dénonce le "silence" qui entoure le procès et appelle à un rassemblement devant le tribunal de Vannes

Joël Le Scouarnec est accusé de violences sexuelles sur 299 victimes, dont une majorité d’enfants, entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l'ouest de la France.

Article rédigé par franceinfo
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Un croquis illustre le chirurgien français Joël Le Scouarnec assistant à son procès pour le viol et les sévices sexuels de quatre enfants au palais de justice de Saintes (Charente-Maritime), le 13 mars 2020. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)
Un croquis illustre le chirurgien français Joël Le Scouarnec assistant à son procès pour le viol et les sévices sexuels de quatre enfants au palais de justice de Saintes (Charente-Maritime), le 13 mars 2020. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Un collectif de victimes de Joël Le Scouarnec dénonce le "silence" qui entoure le procès et appelle à un rassemblement lundi, devant le tribunal de Vannes, où se tient le procès de l'ancien chirurgien depuis le 24 février. Joël Le Scouarnec est accusé de violences sexuelles sur 299 victimes, dont une majorité d’enfants, entre 1989 et 2014 dans des hôpitaux de l'ouest de la France. "Le silence continue d’étouffer nos voix, et l’inaction fabrique les victimes de demain", alerte le collectif, qui rassemble une cinquantaine de victimes.

"Si une solidarité précieuse est née entre nous au fil de cette procédure, nous nous étions jusqu’ici peu exprimé·es collectivement, pensant que nos témoignages individuels et l’ampleur de cette affaire suffiraient à éveiller les consciences. Mais à moins de deux semaines du verdict, tout semble déjà retombé dans l’indifférence", écrivent les victimes dans ce communiqué, publié jeudi 15 mai. 

Une "impunité" qui "perdure" 

"Ce procès, qui aurait pu servir de laboratoire à ciel ouvert pour révéler les défaillances graves de nos institutions, ne semble marquer ni le gouvernement, ni le milieu médical, ni la société", poursuit le collectif. "On nous avait promis 'le procès du siècle'. Pourtant, rien ne bouge", "aucune leçon n’a été tirée", "aucun acte concret n’a été posé". Les victimes soulignent que les différents témoignages d'anciens collègues du chirurgien lors du procès ont mis en lumière "l'inaction totale du monde médical". Une "impunité" qui "perdure" aujourd'hui, déplorent-elles. 
 
Ces victimes regrettent aussi d'être "invisibilisées". "Notre souffrance semble peser moins que d'autres", écrivent-elles. "Tandis que d’autres affaires reçoivent une attention immédiate et des réponses politiques rapides sans distinguer le temps de la justice et le temps législatif. Cette mise en concurrence des victimes de crime sexuelles est insupportable, avilissante et contraire à nos convictions", soulignent-elles. 
 
Face à cela, ce collectif de victimes et l'association Mouv’enfants, qui lutte contre les violences faites aux enfants, ont décidé de prendre la parole lors d'un rassemblement lundi, à 10 heures, devant le tribunal de Vannes. "Notre objectif est clair : mettre fin à l’inaction, faire reconnaître les défaillances systémiques, et proposer des mesures concrètes pour que ce procès, à défaut d’être celui du siècle, devienne enfin un point de bascule", concluent ces victimes. 

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