"C'est un violeur et ça restera un violeur" : au procès en appel des viols de Mazan, Gisèle Pelicot répond à l'accusé qui se pose en victime
La septuagénaire a fait face à l'unique accusé ayant fait appel de sa condamnation pour viols aggravés, mercredi. Avant sa prise de parole, Husamettin Dogan, 44 ans, avait réaffirmé s'être rendu au domicile des Pelicot, le 28 juin 2019, pour un "plan libertin".
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Sa voix a surgi dans la cour d'assises, claire et forte. Au troisième jour du procès en appel des viols de Mazan, mercredi 8 octobre à Nîmes (Gard), Gisèle Pelicot s'est exprimée longuement, après l'interrogatoire de l'accusé. En première instance, Husamettin Dogan, ex-ouvrier de 44 ans, avait été condamné à neuf ans de prison pour viols aggravés sur la septuagénaire. S'adressant parfois directement à lui, et haussant le ton, elle a martelé ne lui avoir "jamais donné [s]on consentement" pour des rapports sexuels, tandis que lui maintient qu'ils ont échangé sur le site Coco.fr en amont de sa venue.
La diffusion de 13 des 14 vidéos conservées par Dominique Pelicot de cette soirée, où son ex-épouse apparaît inerte, bouche ouverte, ronflant, n'a pas fait varier la défense de Husamettin Dogan. Ce dernier assure toujours s'être rendu au domicile du couple à Mazan (Vaucluse) pour un "plan libertin" et avoir été "piégé" par Dominique Pelicot, qui lui avait promis que sa femme se "réveillerait" pour participer aux ébats. "Ces individus qui sont rentrés dans ma chambre, notamment M. Dogan, quand il dit 'elle a l'air morte', y a pas un moment où ça monte au cerveau ?, s'est interrogée Gisèle Pelicot. Il n'a pas fait demi-tour, donc il est responsable de ses actes. C'est un violeur et ça restera un violeur."
"J'ai honte pour vous"
"Cet individu, en première instance, n'avait jamais accepté de dire qu'il avait violé Mme Pelicot. Je pensais quand même qu'en un an, il aurait fait une introspection", a-t-elle regretté. "Le viol, c'est quelqu'un d'attaché, qu'on force", a estimé l'accusé, pour qui les vidéos montrent "des scènes de sexe". "Vous n'avez pas compris, M. Dogan, ce qu'est un viol. A quel moment vous allez reconnaître que c'est un crime ?" a-t-elle demandé. "J'ai honte pour vous", a-t-elle aussi lancé, alors que l'accusé a répété avoir été victime de "menaces" de la part de Dominique Pelicot, sans réussir à préciser la manière dont elles se seraient exercées.
"Vous vous dites victime. Victime de quoi ? La seule victime dans cette salle, c'est moi. Vous n'êtes pas victime de M. Pelicot, assumez vos actes et arrêtez de vous cacher derrière votre lâcheté."
Gisèle Pelicot, s'adressant à Husamettin Doganlors du procès en appel à Nîmes
Interrogée sur les conséquences de cette affaire sur sa vie, Gisèle Pelicot a dit "tente[r] de se reconstruire" et est revenue sur le conflit qui l'oppose à sa fille, Caroline Darian, qui a aussi porté plainte contre son père pour viol. "C'est beaucoup plus difficile pour ma fille, je l'entends et je le comprends. Elle est dans le doute, et le doute, c'est terrifiant."
Près de cinq ans après sa plainte contre son ex-époux, elle a le "sentiment d'avoir été au bout de cette épreuve judiciaire", disant simplement souhaiter "ne plus jamais remettre les pieds dans un tribunal". A la fin de sa prise de parole, Gisèle Pelicot a eu quelques mots pour les victimes de violences sexuelles, qu'elle a invitées à ne pas se sentir "responsables" de ce qui leur a été "infligé". "Heureusement que mon histoire va servir aux autres, a-t-elle conclu. Si, un matin, des femmes se réveillent sans se rappeler ce qu'elles ont fait, elles penseront à mon histoire."
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