Face à la polémique, Anne Hidalgo publie les frais de représentation de tous les maires d'arrondissement

Au vu de "l'émoi suscité", l'élu communiste Ian Brossat, candidat dans la capitale, juge, lui, nécessaire de "supprimer totalement" les frais de mandat.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La maire de Paris, Anne Hidalgo, assiste à l'inauguration du monument en hommage aux 8 372 victimes bosniaques du génocide de Srebrenica, au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, le 25 juillet 2025. (UMIT DONMEZ / ANADOLU / AFP)
La maire de Paris, Anne Hidalgo, assiste à l'inauguration du monument en hommage aux 8 372 victimes bosniaques du génocide de Srebrenica, au cimetière du Père-Lachaise, à Paris, le 25 juillet 2025. (UMIT DONMEZ / ANADOLU / AFP)

Les élections municipales de 2026 créent déjà des remous à Paris. Prise dans une polémique sur ses notes de frais, la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a riposté jeudi 2 octobre en publiant un état des lieux détaillé des indemnités versées à ses élus, ainsi que les frais de représentation des maires d'arrondissement, également épinglés. L'édile avait annoncé porter plainte le 19 septembre pour "dénonciations calomnieuses" après la révélation par Mediapart de ses frais de déplacement et de représentation, qui s'élèvent à au moins 75 000 euros sur quatre ans en frais notamment vestimentaires, dans le respect du plafond légal.

Le maire PS du 18e arrondissement, Eric Lejoindre, dont elle est proche, a également été épinglé jeudi, tandis que le journal Libération a épluché les notes de frais des 17 maires d'arrondissement, de droite comme de gauche, révélant des pratiques parfois contestables. Le maire du 18e arrondissement, également directeur de campagne du candidat PS aux municipales Emmanuel Grégoire, a déploré dans Le Parisien une "tentative de diversion de la droite parisienne", alors que la candidate des LR, Rachida Dati, sera jugée pour corruption en septembre 2026, six mois après les municipales.

Une loi imprécise

Ces révélations, qui laissent penser que des maires ont parfois pour habitude de passer en notes de frais des dépenses à caractère personnel, mettent également en lumière un cadre juridique flou et une pratique peu encadrée. "La loi n'est pas si précise que ça. On peut même dire qu'elle n'est pas très précise du tout et les gouvernements se sont toujours refusés à établir une liste des frais admissibles en raison de la diversité des situations", observe Eric Verlhac, directeur général de l'Association des maires de France (AMF).

Faute de référentiel clair, comme c'est le cas pour les parlementaires, la question des frais de représentation des maires se pose dans de nombreuses communes, où c'est généralement l'opposition qui, faute d'avoir pu éclaircir des achats jugés suspects, tire la sonnette d'alarme.

Des plafonds abaissés

Les frais de représentation, strictement encadrés depuis l'élection de l'ex-maire PS Bertrand Delanoé en 2001, sont plafonnés à 19 720 euros par an pour la maire de Paris et à 11 092 euros pour les maires d'arrondissement. "Depuis 2001, ces frais ont baissé de quasiment 10 000 euros" pour le maire, a souligné en conférence de presse Patrick Bloche, le premier adjoint d'Anne Hidalgo, faisant valoir leur rôle de "garde-fou contre la corruption".

Rachida Dati n'utilise pas les frais de représentation auxquels elle a droit dans le cadre de son mandat de maire du 7e arrondissement, selon son groupe. Interrogé par l'AFP, le Parquet national financier (PNF) a indiqué qu'aucune enquête n'était en cours sur les notes de frais d'Anne Hidalgo. Une enquête est en revanche ouverte sur son voyage controversé à Tahiti en octobre 2023.

Au vu de "l'émoi suscité", l'élu communiste Ian Brossat, également candidat dans la capitale, juge quant à lui nécessaire de "supprimer totalement" les frais de mandat.

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