Mairie de Paris : la guerre des notes de frais

Publié
Temps de lecture : 3min - vidéo : 3min
Article rédigé par France 2 - L'œil du 20 heures
France Télévisions

Certaines notes de frais d'élus font polémique, en particulier celles des élus de la ville de Paris. La maire PS Anne Hidalgo est visée, mais aussi le maire du XVIIIe arrondissement. Y a-t-il des abus ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

Robes de luxe, chaussures, manteaux, coiffeurs… Depuis deux semaines, les notes de frais d'Anne Hidalgo font les délices de l'opposition et des réseaux sociaux. Sous pression, la mairie a fini par contre-attaquer. Jeudi 2 octobre, elle rend publics les frais de l'ensemble des maires d'arrondissement. À Paris, la guerre des tickets de caisse est déclarée.

Pour la cérémonie d'ouverture des JO, Anne Hidalgo portait une robe Dior, d'une valeur de 3 500 euros. Pour les Jeux paralympiques, Dior encore avec une pièce à 2 800 euros. Des achats remboursés par la mairie et donc par les contribuables parisiens. Cela représente en tout 73 700 euros de frais de représentation en quatre ans, l'équivalent d'un SMIC par mois, essentiellement en vêtements.

Des dépenses légales

Officiellement, tout est légal. La maire n'a pas dépassé le plafond de 20 000 euros voté en Conseil municipal. C'est même validé par un comité de déontologie. Contacté, un de ses membres a préféré garder le silence.

Ces notes de frais ont été obtenues par Transparence citoyenne, une association en partie financée par le millionnaire d'extrême droite Pierre-Édouard Stérin. Mais elle se défend de tout agenda politique. "Je suis tout à fait conscient que ce financement pourrait laisser penser qu'on a une certaine partialité", reconnaît Guillaume Leroy, président de l’association Transparence citoyenne. "Quand vous cherchez à récupérer ces documents, c'est au nom de quoi ?", demande la journaliste de France Télévisions. "Au nom de la transparence, bien évidemment, au nom du droit à l'information des citoyens pour savoir comment les maires dépensent leur argent", répond-il.

Le maire du XVIIIe arrondissement de Paris également visé

En début de semaine, un autre élu de gauche a dû se justifier. Une association a obtenu les notes de frais d'Éric Lejoindre, maire du 18e arrondissement et directeur de campagne du candidat socialiste Emmanuel Grégoire. Un coiffeur pendant ses congés, une bouteille de vin à 104 euros dans un restaurant chic, des menus enfants dans une pizzeria… "Quand on compte les euros pour assurer un peu de dignité aux plus vulnérables, alors oui, il y a quelque chose de choquant dans les notes de frais de coiffeur, de pizza au Nutella et j'en passe", dénonce Rudolphe Granier, conseiller (LR) du 18e arrondissement de Paris, le 29 septembre dernier lors du Conseil d'arrondissement.

Là encore, tout est légal et validé. Il n'a pas dépassé le plafond autorisé pour un maire d'arrondissement : 11 000 euros par an. "Toutes les dépenses que j'ai faites entrent dans ce cadre et elles sont bien sûr légales. Elles entrent dans toutes les règles fixées et correspondent à la réalité de mon rôle", explique Eric Lejoindre, maire (PS) du 18e arrondissement, lors du même Conseil.

Ce jeudi 2 octobre, la mairie de Paris riposte. Elle fait fuiter les notes de frais de tous les maires d'arrondissement. Au menu, entre autres, une dépense de Philippe Goujon, maire (LR) du 15e arrondissement de Paris : 308 euros pour deux dans un restaurant italien. "Tout est légal", jure-t-il. "On peut toujours dire que c'est cher, mais ce sont les prix des restaurants à Paris et ça reste dans le montant de l'enveloppe qui m'est allouée", se justifie-t-il. Les élections municipales auront lieu en mars 2026. À Paris, c'est déjà la saison des boules puantes.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.