Impôts sur le revenu : qui paye le plus, qui en est exonéré et à quoi servent les recettes ?

Malgré le prélèvement à la source qui a simplifié la vie des contribuables, un peu plus de 40 millions de Français remplissent en ce moment leur déclaration d'impôt sur les revenus 2024. C'est le dernier jour pour envoyer la version papier. En ligne, cela dépend du département de résidence : entre le 22 mai et le 5 juin. Cette déclaration permet de calculer le niveau d'imposition et donc la somme que chacun devra payer.

Qui paie l'impôt et à quelle hauteur de ses revenus ?

L'impôt sur le revenu a rapporté 83 milliards d'euros à l'Etat l'an dernier. Sur 41 millions de foyers fiscaux, un peu moins de la moitié (19 millions) y a contribué. Les autres foyers étaient non imposables. Le seuil à partir duquel on paye de l'impôt, quand on est célibataire sans enfant, et selon le calculateur du gouvernement pour 2025, c'est environ 1 500 euros net par mois.

C'est un impôt progressif, donc plus les revenus déclarés sont importants, plus la contribution est haute. Mais la facture finale prend en compte d'autres éléments, comme le nombre d'enfants par exemple. Globalement, 10% des Français les plus aisés payent 75% de l'impôt sur le revenu : les trois quarts. Parmi eux, 60 000 contribuables atteignent la tranche d'imposition la plus haute, 45% sur les revenus au-dessus de 180 294 euros. Ils représentent 0,3% des foyers imposés.

Quel est le profil des plus gros contributeurs ?

Les plus gros contributeurs sont globalement plus âgés et ont moins d'enfants à charge. Sans surprise, c'est à Paris et dans les Hauts-de-Seine que l'Etat collecte le plus d'impôts. C'est dans le département de la Creuse qu'il en collecte le moins.

Trois foyers fiscaux sur dix environ bénéficient de réduction d'impôts. Ils voient, en moyenne, leur impôt baisser de 1 500 euros. C'est surtout l'emploi de salariés à domicile qui fait baisser la note. On remarque aussi que les réductions d'impôts liées aux dons aux associations ont augmenté de près de 13% l'an dernier.

À quoi sert donc l'impôt ?

Cet argent va ensuite directement dans les caisses de l'Etat. Son rôle est d'abord et avant tout financier. Il sert à rembourser la dette et à payer les services publics que nous utilisons tous les jours, c'est-à-dire la santé, la sécurité, les transports en commun et le personnel qui s'en occupe. C'est donc grâce à l'impôt que les communes, les départements ou les régions peuvent entretenir les routes, les écoles, les bibliothèques ou les parcs…

C'est ce qui permet aussi à l'Etat d'assurer notre sécurité ou notre prise en charge à l'hôpital. Et ces coûts, on ne les voit pas forcément. Par exemple, une année au collège représente plus de 10 000 euros et en moyenne une bibliothèque municipale coûte 30 euros par habitant. C'est ce qu'a voulu expliquer la commune de Chateau-Thierry, dans l'Aisne, via une campagne d'affichage.

L'impôt a aussi un rôle économique et social. Il sert à redistribuer du revenu, les plus aisés permettant de financer les aides aux plus pauvres. Selon les derniers chiffres en 2023, sur 1 000 euros d'impôts, 561 financent la protection sociale, c'est-à-dire les retraites, les allocations familiales et la santé. Viennent ensuite l'éducation (88 euros) et le fonctionnement des administrations publiques (66 euros).

L'impôt peut aussi être utilisé pour encourager le développement d'un secteur comme la transition énergétique, pour soutenir les économies d'énergie… Des réductions d'impôts sont ainsi proposées aux particuliers et entreprises qui réalisent des travaux d'isolation.

À l’inverse, le gouvernement peut décider d'utiliser l'impôt afin de décourager des comportements qu'il juge néfastes, comme la consommation de tabac. Pour inciter les fumeurs à cesser de fumer, les impôts payés sur les paquets de cigarettes augmentent régulièrement.