Réforme du maintien dans le logement social : "Il faut éviter d'aller trop loin dans les dispositions", tempère la ministre Valérie Létard

La ministre chargée du Logement a tenté sur franceinfo jeudi d'apaiser le débat entre des députés macronistes et le gouvernement à propos de la proposition de loi sur la "fin du maintien à vie dans le logement social".

Article rédigé par franceinfo
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Valérie Létard, ministre du Logement. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Valérie Létard, ministre du Logement. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Il faut éviter d'aller trop loin dans les dispositions", tempère jeudi 27 mars sur franceinfo la ministre chargée du Logement, Valérie Létard, après l'échange tendu entre Juliette Méadel, ministre chargée de la Ville, et l'ex-ministre du Logement Guillaume Kasbarian. L'actuelle ministre chargée de la Ville s'est réjouie sur X du rejet en commission des Affaires économiques de la proposition de loi du désormais député d'Eure-et-Loire portant sur la "fin du maintien à vie dans le logement social", provoquant l'ire de nombreux députés Ensemble pour la République.

Valérie Létard a voulu apaiser le débat et clarifier la position du gouvernement quant à cette disposition, qui a créé des tensions au sein des macronistes. "Je demande simplement à corriger les dispositions qui vont trop loin, ou qui sont déjà appliquées, ou qui auront des difficultés d'application", explique la ministre chargée du logement, mais elle défend le texte "sur le principe".

Déjà dans la loi

La proposition du député Guillaume Kasbarian propose d'obliger les locataires qui ont des revenus jugés trop importants à quitter le logement social qu'ils occupent. "La réalité, c'est que la loi prévoit déjà que lorsque vous êtes à 150% du plafond du revenu qui permet d'accéder au logement social, vous devez quitter les lieux", rappelle Valérie Létard. C'est ce seuil qui est dans le viseur de la proposition de loi, qui souhaite l'abaisser de 150% à 120%, "ce qui veut dire que 30 000 ménages seraient concernés au départ", puis "à peu près 3 000 ménages annuellement".

"Sur le principe, sur ces 30 000 logements que [Guillaume Kasbarian] souhaite libérer, pour des gens qui ont moins de revenus, je partage cette idée", affirme la ministre. Elle donne cependant également raison à la ministre chargée de la Ville, Juliette Méadel, qui voit une menace pour la mixité des quartiers défavorisés. "Je rejoins cette position : dans les quartiers politiques de la ville, on a besoin de mixité sociale", plaide la ministre.

"Un compromis rédactionnel"

"On a besoin de gens qui ont un revenu un peu plus élevé, parce que dans la rénovation urbaine, on lutte contre les ghettos. On n'assigne pas, dans certains quartiers, que les ménages les plus modestes", analyse la centriste. Elle veut donc, au nom de la mixité, "exonérer" de la disposition "ces quartiers politiques de la ville".

Entre les deux positions, "il faut trouver un compromis rédactionnel, trouver quelque chose qui soit peut-être mieux bordé, mieux sécurisé", tranche la ministre.

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