Suppression de 16 000 emplois chez Nestlé : la CFDT dénonce une mesure prise "pour rassurer les actionnaires"

Le nouveau patron de Nestlé a annoncé jeudi la suppression de 16 000 postes d'ici fin 2027 au sein du géant de l'alimentation.

Article rédigé par franceinfo
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Siège de Nestlé à Issy-les-Moulineaux près de Paris, France, 5 juin 2024. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)
Siège de Nestlé à Issy-les-Moulineaux près de Paris, France, 5 juin 2024. (RICCARDO MILANI / HANS LUCAS)

L'entreprise Nestlé s'apprête à supprimer 16 000 emplois dans les deux prochaines années, une annonce "assez dramatique", selon Christophe Kauffmann, secrétaire fédéral CFDT et coordinateur syndical chez Nestlé, qui s'est exprimé jeudi sur franceinfo. Pour lui, cette décision répond à la pression des actionnaires : "L'action Nestlé bat de l'aile. Elle a beaucoup perdu. Ils ont besoin de redonner confiance à l'actionnariat. Et malheureusement, dans le monde actuel, rien ne vaut une suppression de salariés pour rassurer les actionnaires", explique-t-il.

Le syndicaliste a précisé que sur ces suppressions, environ 12 000 concerneraient l'encadrement et les fonctions dites de "cols blancs", contre 4 000 postes de "cols bleus". "Ce qui est assez surprenant puisque la répartition des emplois dans le groupe est plutôt de 70% pour les 'cols bleus'. Cela annonce à mon avis de gros mouvements au niveau des sièges et fonctions cadres", a-t-il estimé. On ne sait pas à ce stade si la France est concernée.

Nestlé a d'ailleurs repris un peu moins de 7% en bourse jeudi matin confirmant l'intuition de Christophe Kauffmann. Il a rappelé la période sous la direction de Laurent Freixe, qui avait mis l'accent sur la recherche et le marketing plutôt que sur les actionnaires : "Ça n'a pas plu donc Monsieur Freixe a disparu. Derrière, le nouveau CIO annonce des suppressions pour satisfaire les actionnaires", explique-t-il.

Le délégué syndical évoque également l'impact potentiel de l'intelligence artificielle (IA) dans cette réorganisation, soulignant que la volonté du nouveau dirigeant Philipp Navratil est de "simplifier" la structure. Mais, il estime que "ça ne peut pas être la seule raison", insistant sur le fait qu'"ils veulent faire des économies et satisfaire les actionnaires". "On ne va pas laisser 16 000 postes disparaître comme ça, sans rien dire", conclut Christophe Kauffmann, appelant à la vigilance et à la mobilisation des salariés.

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