Le cabinet de conseil Accenture se sépare de ses salariés dépassés par l'IA

Le plan de restructuration est en cours, 12 000 emplois sont déjà impactés. C'est désormais la tendance : supprimer des postes pour les remplacer par de l'IA. Accenture n'est pas un cas isolé, de nombreux secteurs sont touchés.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le logo d'Accenture, à Paris. (LOIC VENANCE / AFP)
Le logo d'Accenture, à Paris. (LOIC VENANCE / AFP)

Le cabinet de conseil Accenture a choisi de former en masse ses salariés à l'intelligence artificielle. Mais pour ceux qui ont du mal à suivre, c’est la porte. "Nous nous séparerons rapidement des personnes dont nous pensons qu’elles ne pourront pas apprendre les compétences nécessaires", justifie la direction. Et ça va vite, dans cette société de plus de 750 000 salariés à travers le monde : 12 000 postes ont déjà été supprimés cet été, surtout aux États-Unis. Le plan de restructuration est en cours.


Accenture n’est pas un cas isolé, loin de là. Microsoft, IBM, des banques, des organes de presse, ont aussi engagé la suppression de postes par centaines, pour les remplacer par de l’intelligence artificielle.

Mathieu Courtecuisse, un entrepreneur français basé aux États-Unis et PDG de SIA Partners, cabinet de conseil en stratégie et en IA, justement, assure qu’aujourd’hui, l’IA se substitue aux salariés. Pourtant, il y a deux ans, il pariait plutôt sur le mouvement inverse. La tendance est aux restrictions d’emplois. Selon lui, les premières victimes sont les jeunes diplômés : les entreprises ne les embauchent plus au prétexte qu’ils sont remplaçables par l’IA. Preuve en est, d’ailleurs : aux États-Unis, le taux de chômage des jeunes est supérieur à la moyenne nationale, ce qui n’était jamais arrivé depuis 80 ans.

Les cadres en première ligne

Tous les métiers sont touchés, car la plupart des sociétés se convertissent peu à peu à l'IA. Par exemple, aux États-Unis, ces deux dernières années, en raison de cette révolution et notamment de l’IA générative, les grandes entreprises cotées ont déjà supprimé 7% de leurs cols blancs. Jusque-là épargnés, les cadres sont aujourd’hui en première ligne. Ceux qui trinquent le plus travaillent dans les ressources humaines, mais aussi les ventes, les fonctions support, le codage informatique...

Quels sont les métiers qui échapperont à l’IA ? Difficile encore à dire, mais tous les métiers manuels qui, avant, n’avaient pas la cote vont retrouver un regain d’intérêt, car ils auront du mal à être remplacés : plombiers, soudeurs, carreleurs, serveurs, coiffeurs, tous les métiers du soin aussi, comme aides à domicile, aides-soignants, infirmiers. Quand aux radiologues, par exemple, eux risquent de se voir concurrencés par de l’IA.

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