La France délivre-t-elle plus d'arrêts maladie que l'Allemagne, comme l'affirme la ministre, Amélie de Montchalin ?

Publié le 03/05/2025 16:38 Mis à jour le 03/05/2025 16:41

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franceinfo - L. Augry, N. Jayer, J. Chouquet

France Télévisions

Pour faire des économies, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, veut réduire le nombre d'arrêts maladie délivrés en France. Selon elle, il y en aurait bien plus prescrit en France qu'en Allemagne.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, cible les arrêts maladie pour faire des économies. Elle assure que la France en prescrit plus que ses voisins et notamment que l'Allemagne. Qu'en est-il réellement ? Ce qui est vrai, c'est que le nombre d'arrêts maladie est en hausse en France depuis la pandémie de covid-19 : + 4% en moyenne chaque année, entre 2019 et 2023. Pour affirmer que les Français sont plus en arrêt que les Allemands, la ministre s'appuie sur une étude sur la durée effective du travail en Europe. Selon elle, en 2023, les Français se sont absentés pour maladie près de deux semaines par an, contre un peu plus d'une semaine et demie en Allemagne.

L'impact du système de santé

Problème : ces données ne prennent pas en compte les arrêts maladie de courte durée, pourtant très fréquents dans les deux pays. En comptabilisant ces arrêts courts, les données des autorités allemandes et françaises sont différentes : 15 jours en moyenne par an côté allemand contre 12 jours pour les salariés français du public et 10,3 jours dans le privé, en 2023. "Les spécificités de chaque système de santé ont un réel impact sur le moment et la durée des congés que vont prendre les gens. Dans certains pays, il y a une période très longue, où l'employeur verse l'intégralité du salaire en cas de maladie, sans carence. En Allemagne, c'est jusqu'à six semaines. En France, (...) il y a ces trois jours de carence, parfois pris en charge par l'employeur et parfois non", explique Christopher Prinz, analyste principal du marché du travail à l'OCDE. Sur les arrêts maladie, la comparaison avec l'Allemagne que tente de faire Amélie de Montchalin est donc compliquée, voire impossible, tant les systèmes de santé sont différents entre les deux pays.

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