Interview Vendée Globe : "Je serai content d'arriver, ça va être le tour du monde le plus long de ma carrière !", sourit Jean Le Cam

Les arrivées s’enchaînent aux Sables d’Olonne mais la grande majorité de la flotte reste encore en mer. C’est le cas du doyen Jean Le Cam, engagé pour son 6e Vendée Globe. Et ce nouveau tour du monde ne l’a pas épargné.

Article rédigé par Jérôme Val
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le navigateur Jean Le Cam lors du Vendée Globe, en janvier 2025. (JEAN LE CAM / VENDEE GLOBE)
Le navigateur Jean Le Cam lors du Vendée Globe, en janvier 2025. (JEAN LE CAM / VENDEE GLOBE)

On l'a vu il y a quelques jours perché en haut de son mât pour réparer son étai de J2, une pièce qui permet de maintenir le mât droit. Jean Le Cam, harnaché à 28 mètres de haut, mais pas mécontent de sa réparation : "Pour vous, ça ne veut peut-être pas dire grand-chose, mais moi je suis content", lâche-t-il.

Son monocoque "Tout commence en Finistère – Armor-Lux" continue sa route, sans pouvoir jouer aux avant-postes, alors qu'il avait été le premier à franchir le Cap Horn le 4 janvier dernier sur un bateau à dérives droites. À 65 ans, le "Roi Jean", comme on le surnomme, a répondu aux questions de franceinfo à quelques jours de son arrivée aux Sables d'Olonne.

franceinfo : Comment va le moral ?

Jean Le Cam : Il y a eu ce moment de déception parce que j'ai perdu le contact avec le reste de la flotte. J'avais quand même de 800 à 1 000 milles (1 800 km) d'avance sur le groupe. Je n'ai vraiment pas été à la fête, je n'ai pas été là au bon moment. J'ai enchaîné toutes les séquences de petit temps, avec de la pétole.

Physiquement, est-ce que vous tenez le choc ?

Il y a eu des coups de mou. L'autre jour, j'étais à quatre nœuds dans la pétole ! (même pas 7 km/h). Ce n'est pas tous les jours facile. On reste quand même dans notre compétition par rapport aux bateaux à dérives (bateaux à dérives droites non équipés de foils). Le jeu n'est plus à mélanger les deux catégories de bateaux. Cette édition du Vendée Globe a prouvé que les monocoques à foils étaient hyperperformants. 

"Il y a une véritable fracture technologique. Pour que ça ait plus de sens, il va peut-être falloir faire deux classements distincts."

Jean Le Cam

à franceinfo

Dans cette dernière ligne droite, est-ce qu'il vous tarde d'arriver aux Sables d'Olonne ?

Je serai content d'arriver. L'autre jour par exemple, j'étais dans le dans le pot-au-noir et il y a eu un orage en pleine nuit. Ça commençait à péter de partout, je regarde l'image satellite et je vois la formation de cet orage sous mon vent. Je me suis dit : "oh purée, je vais finir sans électronique !" Je n'aime vraiment pas ça. Dans ces moments-là, j'aimerais bien être ailleurs, c'est sûr.

Par rapport à vos précédents Vendée Globe, comment situez-vous celui que vous êtes en train de vivre ?

Il est quand même beaucoup plus facile que le dernier (rires). Mon précédent bateau avait été très endommagé. Pour moi, c'est quand même beaucoup plus confortable avec celui-ci. Après, je ne sais pas combien de jours je vais mettre pour boucler la boucle mais je crois que ça va être le tour du monde le plus long de ma carrière (en 2021, Jean Le Cam avait pris la 4e place en 80 jours). C'est quand même très particulier. Les premiers sont arrivés avec presque 15 jours d'avance par rapport à il y a quatre ans. Ce n'est pas rien. Comme je dis toujours, il n'y a pas deux Vendée Globe qui sont identiques.

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